Les pays africains travaillent sur une solution innovante qui leur permettrait d’alléger leur dette internationale privée, tout en permettant à leurs créanciers d’être remboursés, a révélé le président sénégalais Macky Sall, lors d’une intervention dans le cadre du débat sur la résilience de l’Afrique, organisé par le New York Forum Institute.
La solution qui est proche de la titrisation sur les marchés financiers consiste selon Macky Sall, à mettre en place un véhicule spécial d’investissement au sein duquel serait titrisé l’ensemble des dettes commerciales dues par des gouvernements africains à des créanciers étrangers. « Ce véhicule pourrait recevoir la garantie des pays partenaires, voire des pays du G20 qui utiliseraient ainsi leurs droits de tirage spéciaux pour rassurer les investisseurs », a expliqué le président sénégalais.
Cette solution semble appropriée pour la situation que vivent actuellement de nombreux pays du continent noir. Les agences de notation ont prévenu que tout non-remboursement de dette commerciale, même dans le cadre d’un accord, serait perçu comme une situation de défaut et conduirait à la baisse des notes souveraines de ces pays. Le groupe des créanciers privés internationaux de l’Afrique qui gère pourtant des milliers de milliards $ d’actifs dit craindre des non-remboursements qui les affecteraient.
Une position qui est difficile à comprendre, car selon des estimations de l’agence de notation Moody’s, la dette due par l’Afrique à des créanciers privés sur le plan international n’était que de 77 milliards $ à fin 2019. Il est évident aujourd’hui que les conditions du marché international des capitaux se soient durcies pour l’Afrique. Cependant, une part importante des obligations internationales repose aujourd’hui sur des taux négatifs.
Des titres de créances garantis par la Banque africaine de développement (BAD), le Fonds monétaire international (FMI), ou même l’ensemble des réserves de change des pays africains auraient plus de crédibilité et une meilleure notation. Cela permettrait que le remboursement de la dette soit différé, mais avec des taux d’intérêt qui peuvent se négocier à des niveaux plus bas que la moyenne de 10% actuellement offerte à l’Afrique.
RSA avec Agenceecofin par Idriss Linge
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