Le conservateur de 39 ans est mort, ce lundi 11 août, d’une hémorragie cérébrale. Il avait été touché de deux balles à la tête par un tueur à gages présumé âgé de 15 ans, le 7 juin dernier.
Deux mois après l’attentat dont il a été victime, le candidat à la présidence de la Colombie Miguel Uribe est mort, lundi 11 août. C’est son épouse, Clauda Tarazona, qui en a fait l’annonce, après que le sénateur du parti conservateur avait passé deux mois en soins intensifs et subi plusieurs interventions chirurgicales. «Tu seras toujours l’amour de ma vie. Merci pour cette vie pleine d’amour», a écrit Claudia Tarazona sur son compte Instagram, ajoutant : «Repose en paix […], je veillerai sur nos enfants».
Miguel Uribe, 39 ans, figure du Centre démocratique (conservateur), avait été touché de deux balles à la tête et une balle dans la jambe par un tueur à gages présumé âgé de 15 ans alors qu’il prononçait un discours dans la capitale, le 7 juin. Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, s’est dit «profondément attristé» par la mort de Miguel Uribe. «Les Etats-Unis se tiennent solidaires de sa famille, du peuple colombien, à la fois dans le deuil et pour demander que justice soit rendue pour les responsables», a-t-il ajouté sur le réseau social X.
Attentat
Membre du même parti que le précédent président Alvaro Uribe, avec lequel il n’a pas de lien de parenté, Miguel Uribe avait annoncé en octobre son souhait de se présenter à l’élection présidentielle de mai 2026 pour briguer la succession du président de gauche Gustavo Petro.
La clinique où il avait été hospitalisé avait annoncé samedi que son état était «redevenu critique» à la suite d’une nouvelle hémorragie cérébrale. Cet attentat avait ravivé les craintes d’un retour de la Colombie à la violence des années 1980 et 1990, lorsque meurtres politiques et attentats étaient monnaie courante.
Les évêques colombiens expriment leur douleur
Augustine Asta – Cité du Vatican
Né en 1986, Miguel Uribe Turbay est décédé à l’hôpital Fundación Santa Fe de Bogotá, où il recevait des soins médicaux. Sur place, il a subi des interventions neurochirurgicales et vasculaires, ainsi qu’une opération à la cuisse gauche, mais les rapports médicaux ont systématiquement décrit son état comme «critique». Le dernier, publié le 9 août, indiquait que Miguel Uribe Turbay, avait subi une hémorragie dans le système nerveux central, qui avait nécessité une nouvelle intervention chirurgicale d’urgence. Il est donc resté hospitalisé en soins intensifs jusqu’à son décès survenu ce lundi 11 août.
La douleur des évêques de Colombie
Suite à ce tragique événement, la Conférence épiscopale de Colombie (CEC) a exprimé sa profonde tristesse. Dans un communiqué officiel, les évêques ont condamné fermement cet «assassinat de trop» et exprimé leur solidarité à la famille de l’ancien membre du Congrès, qu’ils ont confiée «au Seigneur afin qu’il la réconforte» en cette période de deuil.
«Aujourd’hui, nous voulons dire à la famille Uribe Turbay que nous sommes à ses côtés (…) Nous le présentons maintenant à Dieu le Père afin qu’il l’accueille dans la maison éternelle», a soutenu le cardinal Luis José Rueda Aparicio, dans un message vidéo. Par le même canal, le cardinal a appelé à l’unité nationale, tout en insistant sur rejet de toute forme violence. «Ce n’est pas le moment de nous diviser. C’est le moment de nous unir», a-t-il souligné.
Unité, paix et justice
L’épiscopat Colombien a également lancé un appel fort à l’endroit des autorités: «Nous demandons aux autorités et aux entités compétentes de l’État de poursuivre leurs efforts pour faire la lumière sur cet assassinat, afin qu’il ne reste pas impuni».
Dans la foulée, les évêques ont également exhorté les Colombiens à «ne pas se laisser voler leur espoir», et à défendre pacifiquement les valeurs nationales, basées sur la devise: «Liberté et ordre!». Un idéal qui implique peut-on lire dans le communiqué: «La liberté pour le développement humain intégral, le respect des différences sans violence et la protection de la vie sous toutes ses formes- mais aussi- un ordre juste qui garantit la participation sociale, l’harmonie et le respect des droits des citoyens».
«La violence n’est pas une voie vers la vie ni vers le progrès», ont fait savoir les évêques, rappelant par ailleurs le défi de construire la Colombie à travers «l’équité, la justice, la réconciliation et la paix». La CEC a conclu son communiqué par une prière pour la Colombie, demandant que «les ennemis redeviennent amis, que les adversaires se serrent la main et que les peuples recherchent l’union».
RSA avec AFP
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