Je ne prétends pas être un spécialiste. Je m’informe et je pose des questions. De plus, des millions de matériaux internationaux sur le sujet sont disponibles sur simple recherche Internet. Le danger reste donc entier à mon avis. Pourquoi les Aéroports de Paris (ADP, à travers leur filiale locale ADC) ferment-ils pendant un mois entier un aéroport international hautement économique pour des travaux manifestement de moyenne envergure? Je répète: ça ne s’est jamais vu nulle part ailleurs! Ils le savent.
Nos compatriotes semblent fonder beaucoup d’espoir dans le développement des aéroports du Cameroun à travers la France. C’est à en mourir de rires. On l’a vite oublié: la première convention de concession entre l’État du Cameroun et les Aéroports de Paris (ADP) relative à nos aéroports fut signée le 12 août… 1994. Avant même la création des ADC.
Elle portait sur… 07 aéroports (Yaoundé-Nsi, Douala, Ngaoundéré, Garoua, Maroua-Salak, Bamenda et Bertoua); or le Cameroun compte une vingtaine d’aéroports nationaux certifiés IATA et OACI qui sont abandonnés par nos ministres/fonctionnaires très corrompus. Question: en 20 ans de concession française, que sont devenus ces 07 aéroports gérés par les ADP? Allez les revoir. Réponse: des poubelles d’une autre époque. Rien que des poubelles! D’autres qui figurent dans ladite concession ne fonctionnent plus depuis des lustres.
L’État du Cameroun, ces «gens de Yaoundé», ne se sont pas posés ces questions. Et le 27 octobre 2015, on a secrètement renouvelé cette convention de concession avec les Aéroports de Paris à travers son écran ADC — dont l’actuel DG Thomas Owona Assoumou (signataire pour la partie française) n’était autre que le fonctionnaire corrompu des Transports qui fut chargé de surveiller les intérêts de son pays dans cette concession.
Et tenez vous bien! Cette fois-ci la convention avec les Français prendra fin en… 2065. Vous avez bien lu! Il s’agit de… 50 ans de concession! Voilà!
Je le rappelle: les Français très occupés à développer leurs aéroports, n’ont «aucun intérêt à développer de bonne foi» (dixit le Pr. Obenga) nos plates-formes aéroportuaires tropicales tant qu’il ne s’agit pas d’y étendre leur marché intérieur au détriment de nos affaires. C’est cela la guerre économique déloyale!
Je m’explique. Les aéroports, comme les ports, sont les portes d’entrées des affaires — et, au besoin, des guerres impérialistes! Les contrôler et pouvoir en faire ce qu’on veut quand on veut au plan militaire notamment c’est contrôler en quelque sorte le pays et le soumettre à son profit. Tout se fait au détriment du pays.
En ce qui concerne l’aéroport de Douala, il DOIT entrer dans le plan de développement d’Air France-KLM dont l’essentiel de «l’avenir se fera en Afrique». D’excellente source, la multinationale française va progressivement arrêter ses vols directs Roissy-Charles de Gaulle-Douala entre autres destinations. Les longues lignes se feront uniquement entre Paris et Abidjan. Les autres capitales du «pré carré français» — dont certaines pourraient à tout moment subir des conflits armés créés de toutes pièces et attisés par les médias français — seront desservies par de plus petits aéronefs à partir d’Abidjan.
Leurs aéroports doivent, dans cette perspective, perdre toute importance métropolitaine. À l’évidence, aucune compagnie aérienne africaine ne sera favorisée dans ce plan de guerre à double vitesse où les redevances aéroportuaires des Africains sont déjà directement collectées par les filiales locales des Aéroports de Paris… Cette guerre économique faite sous la menace subtile de campagnes médiatiques mensongères ou de résolutions (françaises) de l’ONU pour des interventions militaires bidons est totalement déloyale disais-je.
Regard Sur l’Afrique Par Jean-Marc Soboth
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