Le président américain Donald Trump a indiqué ce mercredi 15 octobre avoir autorisé des actions clandestines de la CIA contre le Venezuela et envisager des frappes sur le territoire vénézuélien, déclenchant la colère de Caracas qui s’est insurgé contre « les coups d’États fomentés » par la principale agence américaine de renseignement extérieur.
À quoi joue Donald Trump ?
Trump a approuvé des opérations de la CIA contre le Venezuela. De son côté, Nicolás Maduro a lancé de nouveaux exercices militaires dans plusieurs zones du pays.
L’escalade continue entre les États-Unis et le Venezuela et pourrait prendre une autre tournure, bien plus inquiétante. C’est du moins ce que laisse sous-entendre une petite phrase de Donald Trump. Interrogé sur d’éventuelles frappes terrestres contre le Venezuela, après des frappes contre des trafiquants au large des côtes vénézuéliennes, le président américain a confié : « Je ne veux pas vous en dire plus, mais nous regardons du côté du sol à présent, car nous contrôlons très bien la mer. »
Dans le même temps, le président républicain a indiqué avoir « donné une autorisation » à la CIA pour des actions clandestines contre le pays d’Amérique latine, sans toutefois confirmer que celles-ci avaient pour objectif de « neutraliser » le dirigeant vénézuélien. Donald Trump a répondu: « C’est une question ridicule qu’on me pose là. Enfin, ce n’est pas vraiment une question ridicule, mais ne serait-ce pas ridicule de ma part d’y répondre?« , a-t-il observé.
Cette autorisation de Donald Trump a déclenché la colère de Caracas qui s’est insurgé contre « les coups d’États fomentés » par l’agence américaine de renseignement extérieur.
L’administration Trump a récemment frappé en mer au moins cinq embarcations présentées comme celles de narcotrafiquants dans les eaux internationales, pour un bilan d’au moins 27 morts, après avoir déployé en août huit navires de guerre et un sous-marin à propulsion nucléaire au large des côtes du Venezuela, dans le cadre d’une opération présentée comme visant le trafic de drogue.
« Nous regardons du côté du sol à présent »
Mercredi, la police de Trinité-et-Tobago a indiqué enquêter sur la possibilité que deux ressortissants trinidadiens figurent parmi les six personnes tuées lors de la dernière frappe américaine annoncée mardi par Donald Trump. Les autorités ont été alertées par des habitants du village de pêcheurs de Las Cuevas (nord de l’île de Trinité) de la présence présumée de deux Trinidadiens sur l’embarcation.
Washington accuse le président vénézuélien et son gouvernement d’être à la tête d’une vaste organisation de trafic de drogue vers les Etats-Unis, ce que Caracas dément vigoureusement. Le Venezuela a lancé des exercices militaires et la mobilisation de réservistes en réponse au déploiement américain.
Manœuvres militaires
Non à la guerre dans les Caraïbes. (…) Non au changement de régime qui nous rappelle tant les guerres éternelles ratées d’Afghanistan, d’Iran, d’Irak (…). Non aux coups d’Etat fomentés par la CIA.
Nicolas Maduro, président du Venezuela
Des coups « qui nous rappellent les 30.000 disparus causés par la CIA lors des coups d’Etat en Argentine. Le coup d’Etat de Pinochet et les 5.000 jeunes assassinés et disparus. Jusqu’à quand les coups d’Etat de la CIA? L’Amérique latine ne les veut pas, n’en a pas besoin et les rejette », a-t-il encore accusé devant le Conseil national pour la souveraineté et la paix, organe créé en septembre spécialement pour cette crise.
Les Etats-Unis « admettent publiquement avoir autorisé des opérations visant à agir contre la paix et la stabilité du Venezuela. Cette affirmation sans précédent constitue une violation grave du droit international », a réagi en soirée le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
« Nous observons avec une extrême inquiétude l’utilisation de la CIA, ainsi que les déploiements militaires annoncés dans les Caraïbes, qui configurent une politique d’agression, de menace et de harcèlement contre le Venezuela », précise le texte.
Le président Maduro avait auparavant dans la journée poursuivi un programme de manœuvres militaires à travers le pays, ordonnant notamment un déploiement à la frontière avec la Colombie, dans les Etats de Tachira, Apure et Amazonas.
C’est justement par cette zone très poreuse que transite une partie de la cocaïne colombienne, premier producteur mondial. Elle fait partie des cibles possibles évoquées par des sources proches de la Maison Blanche.
Pour Nicolas Maduro, Washington utilise le trafic de drogue comme prétexte « pour imposer un changement de régime » et s’emparer des importantes réserves de pétrole du pays.
Par Regard Sur l’Afrique avec Africa24monde
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