L’Inde a officialisé l’achat de trois sous-marins de type Scorpène à la France, en plus de 26 avions Rafale Marine, pour renforcer sa marine face aux ambitions chinoises, ces contrats s’inscrivant dans un partenariat de défense renforcé entre les deux pays, avec des discussions pour de futures acquisitions.
L’accord pour les sous-marins fait partie d’une commande plus large de 3 sous-marins qui seraient construits en partie en Inde, confirmant l’engagement de l’Inde envers les technologies françaises.
Points clés de l’accord :
- 3 sous-marins Scorpène : Il s’agit de sous-marins d’attaque non nucléaires, conçus pour la furtivité, qui s’ajoutent à une flotte existante et à des projets futurs, renforçant ainsi les capacités de la marine indienne.
- Partenariat stratégique : Ces achats renforcent la coopération en matière d’armement entre la France et l’Inde, faisant de la France un fournisseur majeur d’armes pour l’Inde.
- Contexte : L’accord a été confirmé par le ministère de la Défense indien en juillet 2023, après une visite du Premier ministre Narendra Modi en France, marquant un jalon important pour la marine indienne, qui cherche à moderniser ses forces navales.
À l’occasion d’une visite de Vladimir Poutine à New Delhi, l’Inde et la Russie devraient annoncer un accord pour la location d’un sous-marin, selon Bloomberg. Et si l’Inde est équipée de sous-marins français, il s’agit des modèles Scorpène de Naval Group conventionnels.
New Delhi n’entend pas céder aux pressions américaines. Si l’Inde est frappée de droits de douane de 50% en représailles à ses exportations de pétrole russe, son Premier ministre Narendra Modi n’envisage absolument pas de couper ses liens étroits avec Moscou.
Ce jeudi, il recevra d’ailleurs Vladimir Poutine pour échanger sur les questions de défense, de commerce ou encore d’énergie. Selon Bloomberg, cette visite sera également l’occasion d’officialiser un accord pour la location d’un sous-marin à proppulsion nucléaire russe à l’Inde dans le cadre d’un contrat estimé à environ 2 milliards de dollars.
Un accord qui survient après des années de négociations et quelques jours après le déplacement de responsables indiens sur un chantier naval russe. New Delhi espère recevoir ce nouveau SNLE d’ici deux ans. Il s’agira du troisième sous-marin de ce type à équiper la flotte de la marine indienne, qui dispose également de 17 sous-marins conventionnels.
L’Inde de moins en moins dépendante de l’armement russe
D’après Bloomberg, ce nouveau sous-marin restera à la disposition de la marine indienne pendant dix ans et permettra à l’Inde de former ses marins en attendant la construction de sa propre flotte. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que l’Inde loue un sous-marin à la Russie, le dernier également loué pour dix ans a été restitué en 2021.
Même si l’Inde s’est récemment tournée vers d’autres fournisseurs – dont la France – et privilégie les équipements nationaux, la Russie reste une de ses principales sources d’approvisionnement en matériels militaires.
Selon l’Institut international pour la recherche sur la paix (SIPRI) de Stockholm, la part des équipements russes dans l’arsenal indien a reculé de 76% sur la période 2009-2013 à 36% en 2019-2023.
La doctrine française interdit l’exportation de technologies nucléaires
La flotte active de sous-marins conventionnels de l’Inde (toutes classes confondues) est estimée à 16 en 2024, dont les Scorpène constituent la plus récente composante.
L’Inde est équipé de sous-marins français, il s’agit des modèles Scorpène de Naval Group. Ces six appareils ont été commandés sous le projet P-75. Fin 2024 / début 2025, l’essentiel du programme prévoit que tous ces sous-marins soient intégrés — même si certaines unités peuvent encore être en essais ou en phase finale de mise en service.
En revanche, la France ne fournira jamais de sous-marin nucléaire à l’Inde. La France est un État doté de l’arme nucléaire (EDAN) au titre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). L’Inde, elle, n’est pas signataire du TNP et possède l’arme nucléaire hors cadre du traité. Exporter un sous-marin nucléaire (même sans armes nucléaires) impliquerait un transfert d’un réacteur nucléaire naval ainsi que de technologies sensibles liées au combustible pouvant être utilisées dans le domaine militaire stratégique.
Ces transferts seraient considérés comme de la prolifération nucléaire et sont donc interdits. La doctrine française est d’ailleurs claire en la matière: les technologies de propulsion nucléaire navale ne sont jamais exportées par Paris. Les SNA Barracuda et Suffren ou les SNLE de classe Triomphant, sont strictement réservés à la Marine nationale.
Même l’Australie, un pays allié de la France n’a jamais pu en bénéficier: le programme AUKUS implique une technologie américaine/anglaise, pas française.
Tirant les enseignements de sa confrontation militaire avec le Pakistan en mai, New Delhi a également manifesté son intérêt pour l’achat de nouveaux missiles sol-air russes de type S-400. « Il ne fait aucun doute que ce sujet sera évoqué pendant la visite », a indiqué le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. La presse indienne a par ailleurs souligné l’intérêt de New Delhi pour le chasseur russe de 5e génération Su-57.
Regard Sur l’Afrique et BFM Business Par Paul Louis





















































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