Les membres du PPA-CI ont dénoncé « une opération d’intimidation et de répression » et un « harcèlement judiciaire et politique » après l’arrestation de deux des cadres du parti, à moins de trois mois de l’élection présidentielle.
Le parti de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a affirmé, dimanche 10 août, que deux de ses cadres se trouvaient en garde à vue depuis le 8 août pour leur responsabilité présumée dans des incidents survenus à Abidjan pendant le week-end du 2 août.
Il s’agit de l’ancien ministre de la défense, de 2000 et 2002, Moïse Lida Kouassi et de l’ancien ambassadeur Boubacar Koné – tous deux sont cadres du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), qui est la formation de l’ex-président Laurent Gbagbo. Celui-ci a demandé leur libération.
Avant la présidentielle du 25 octobre, le climat politique est tendu en Côte d’Ivoire : des figures de l’opposition – Laurent Gbagbo, par exemple – sont exclues du scrutin par des décisions de justice. Par ailleurs, plusieurs militants d’opposition ont été interpellés au cours des dernières semaines.
Nier toute implication
« Selon nos avocats, on leur reproche d’être les instigateurs des événements du 1er août à Yopougon », a déclaré Justin Koné Katinan, président du conseil stratégique et politique du parti, lors d’une conférence de presse, dimanche.
Pour rappel, pendant la nuit du 1er au 2 août, dans cette commune d’Abidjan, un bus de transport public a été incendié. Une voiture de police a été dégradée par des individus armés de machettes, de gourdins, d’armes à feu et de cocktails incendiaires, selon le procureur de la République, Oumar Braman Koné. Onze personnes ont été arrêtées.
Le PPA-CI affirme, par ailleurs, être toujours sans nouvelles de six de ses membres « enlevés » pendant le premier week-end d’août et nie toute implication dans les incidents de Yopougon.
« Harcèlement judiciaire et politique »
« Le PPA-CI exige la libération immédiate de Moïse Lida Kouassi et de Boubacar Koné, et des prisonniers d’opinion de tous bords », a déclaré, le 10 août, Sébastien Dano Djédjé, président exécutif du PPA-CI, qui a dénoncé « une opération d’intimidation et de répression » et un « harcèlement judiciaire et politique ».
Invité dimanche soir sur la chaîne privée NCI 360, le procureur n’a pas voulu commenter les enquêtes en cours, mais il a assuré que les poursuites du parquet n’étaient « pas faites en fonction des partis politiques ». « Toutes les personnes interpellées, peu importe la forme, ont été traduites devant le procureur. Il n’y a jamais eu d’enlèvement. Elles sont dans des procédures judiciaires ouvertes au tribunal et se trouvent dans des lieux de détention en bonne et due forme », a-t-il ajouté.
Samedi, des milliers de militants des deux principales formations d’opposition, le PPA-CI et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire, ont manifesté dans le calme dans les rues de Yopougon. Ils protestaient contre la candidature du chef de l’Etat, Alassane Ouattara, à un quatrième mandat et demandaient la réinscription de leurs leaders, radiés des listes électorales et exclus de la course à la présidentielle. Sébastien Dano Djédjé a plaidé dimanche pour « un dialogue politique permanent, sincère, ajoutant : ce serait bien pour la Côte d’Ivoire, nous l’appelons de tous nos vœux ».
RSA et Le Monde avec AFP





















































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