Bien que les dirigeants de l’opposition rendent les membres de la Garde Nationale Bolivarienne (GNB) du Venezuela responsables de l’incendie des 2 camions qui cherchaient à passer par la force le pont Francisco de Paula Santander dans le sens Colombia-Venezuela, le Gouvernement vénézuélien dénonce une nouvelle manipulation car les militaires n’ont pas mis le feu aux camions.
Les camions, accompagnés d’un groupe 200 à 300 opposants, beaucoup portant des cagoules, cherchaient à passer par la force, illégalement, le pont Francisco de Paula Santander dans le sens Colombia-Venezuela. Ils transportaient la soi-disant « aide humanitaire » que l’agence du Gouvernement des Etats-Unis USAID a fournie aux partisans du député d’opposition Juan Guaidó et cherche à introduire dans le pays par la force soutenu par de soi-disant « volontaires » organisés par le mouvement d’extrême droite Volonté Populaire.
Ce pont relie les localités de Cúcuta (Colombie) et d’Ureña (Venezuela).
Des photos aériennes diffusées sur les réseaux sociaux montrent 2 des camions incendiés sur le pont, accompagnés de plusieurs dizaines d’opposants tandis que du côté vénézuélien, on peut voir un cordon de 10 à 20 membres de la Garde Nationale Bolivarienne.
Jusqu’à présent, on n’a pas trouvé de photos ou de vidéos qui montrent comment a débuté l’incendie des camions malgré le grand nombre de correspondants étrangers et de « volontaires » avec des téléphones portables présents sur place.
Des journalistes de l’opposition affirment que l’incendie a débuté quand les membres de la GNB ont lancé des bombes lacrymogènes sur les camions alors qu’ils essayaient de s’ouvrir un passage par la force vers le Venezuela et que les opposants qui accompagnaient les camions lançaient des objets contondants sur les forces armées pour les éloigner.
Il faut souligner, cependant, que les bombes lacrymogènes, bien qu’elles chauffent en étant mises en marche, ne sont pas des bombes incendiaires.
D’autres sources disent que les opposants eux-mêmes ont mis le feu aux camions quand ils ont vu que la GNB n’allait pas leur permettre d’entrer au Venezuela.
A ce qu’il semble, les opposants, dont beaucoup portaient des cagoules, transportaient de l’essence et des cocktails Molotov.
Plusieurs vidéos comme celle enregistrée par Ruptly ( un média qui fait partie de Russia Today, RT) montrent les opposants du côté colombien en train de lancer des cocktails Molotov sur la Garde Nationale vénézuélienne. Même si cette vidéo a été enregistrée un moment après l’incendie des camions, elle prouve qu’ils avaient des cocktails Molotov. Sur une seconde vidéo, on peut également voir, en bas à droite, un des opposants lançant sans succès un cocktail Molotov qui frappe le bouclier d’un autre des jeunes, ce qui démontre son inexpérience dans le lancement de ces engins.
Spoutnik News a confirmé que, selon les autorités migratoires de la Colombie, 2 camions qui transportaient la soi-disant « aide humanitaire » de Cúcuta vers Ureña par le pont Francisco de Paula Santander ont été incendiés : « Nous pouvons confirmer l’incendie de 2 des véhicules qui cherchaient à faire passer « l’aide humanitaire, » a indiqué à la presse Migration Colombie dans un communiqué envoyé grâce au service de messagerie instantanée Whatsapp.
Les 2 véhicules faisaient partie d’une caravane de 4 camions qui sont arrivés à ce pont après être partis du centre de stockage de « l’aide humanitaire » à Tienditas, un autre pont à la frontière avec le Venezuela en Cúcuta. Bien que des civils soutiennent que l’incendie des véhicules s’est produit à cause des membres de la GNB, un reporter de Spoutnik présent sur les lieux n’a pas pu confirmer cette version.
Des organismes de secours ont indiqué à Spoutnik que dans les affrontements, une personne a été blessée par balle.
D’autres camions avec de « l’aide humanitaire » sont aussi partis du pont international de Tienditas vers d’autres passages frontaliers parmi lesquels le pont Simón Bolívar, à Cúcuta, où il y a aussi eu des troubles.
camions chargés d’aide humanitaire le 8 février 2019 près du pont international de Tienditas, à la frontière de la Colombie et du Venezuela …
Pendant ce temps, le conseiller à la Sécurité Nationale des Etats-Unis, John Bolton a partagé sur son compte Twitter la photo qui est en tête de cet article en rendant le Gouvernement vénézuélien responsable de « l’incendie des camions qui transportaient des aliments et des médicaments, » raison pour laquelle il exhorte les pays à ne pas reconnaître le Gouvernement du Président légitime Nicolás Maduro. Le sénateur républicain Marco Rubio a aussi rendu le Gouvernement vénézuélien responsable des faits sans donner plus de preuves.
Vilca Fernández, un militant d’opposition qui, en 2017, avait été arrêté au Venezuela pour son rôle dans l’organisation des “guarimbas” ou protestations violentes de cette année-là, a fait des déclarations aux médias exigeant du Gouvernement étasunien une « intervention militaire maintenant » au Venezuela.
Ce n’est pas un hasard si, justement au même moment, on a placé l’étiquette #IntervencionMilitarYa sur Twitter Venezuela, sous l’impulsion de partis politiques d’opposition.
La Colombie ordonne le retour des camions transportant « l’aide humanitaire » pour le Venezuela
Après ces faits, le Gouvernement de la Colombie a ordonné samedi le retour des camions transportant la soi-disant « aide humanitaire » vers le Venezuela, a fait savoir le chancelier colombien, Carlos Holmes, dans une note de l’AFP : « ON a décidé le retour des camions pour protéger l’aide, à l’exception des 2 camions qui transportent des médicaments et des aliments qui ont été brûlés en territoire vénézuélien.
Il a également accusé le Gouvernement du Venezuela de ne pas permettre l’entrée des camions grâce à une soi-disant « répression violente et disproportionnée. »
D’autre part, le député d’opposition Juan Guaidó, qui s’est autoproclamé soi-disant « président par interim » du pays, a annoncé samedi qu’il participera à la réunion du Groupe de Lima qui aura lieu lundi à Bogotá, Colombie, après la tentative ratée pour faire entrer la soi-disant « aide humanitaire » au Venezuela.
De Cúcuta, en violant la mesure préventive que lui a appliqué le Tribunal Suprême de Justice, (TSJ), Guaidó a fait savoir qu’il rencontrera également le vice-président des Etats-Unis, Mike Pence, pour demander plus de pressions sur le Venezuela et que « toutes les options restent sur la table, » une façon voilée d’affirmer qu’on considère encore l’intervention militaire comme l’une des possibilités pour exiger le départ du Président Nicolás Maduro.
Il faut rappeler que le 29 janvier dernier, le Pouvoir Judiciaire a interdit à Guaidó de quitter le pays jusqu’à la fin de l’enquête à laquelle il est soumis pour avoir dirigé une attaque contre la patrie vénézuélienne et être responsable des faits qui ont causé des dommages à la paix de la République, à l’économie et au patrimoine national.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Source en espagnol :
http://albaciudad.org/2019/02/intentan-usar-el-incendio-de-camiones-en-puente-entre-colombia-y-venezuela-para-justificar-una-intervencion-militar/
Photo: Photo aérienne du pont Francisco de Paula Santander diffusée sur les réseaux sociaux. En haut à droite de la photo se trouve le côté vénézuélien de al frontière avec un petit groupe de membres de la Garde Nationale Bolivarienne (GNB) formant un cordon pour empêcher le passage des camions. La frontière colombienne est en bas à gauche. Les camions étaient accompagnés d’un grand nombre d’opposants.
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