C’est un Catalan qui a la lourde tâche, dans ce contexte de guerre, de porter la voix de l’Union européenne en matière d’Affaires étrangères et de Politique de sécurité.
Après les velléités d’Ursala von der Leyen de ne plus accorder d’aides aux pays africains qui ne votaient pas selon les souhaits de l’Union européenne à l’ONU, c’est au tour de Josep Borell, patron des diplomates européens, de sévir.
Bruxelles devient le royaume d’Ubu. Le chef de la diplomatie européenne a déclaré le 22 mars qu’il plaçait les deux missions de formation des militaires maliens (EUTM et EUCAP Sahel) en attente. A l’issue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE Il a déclaré « Il n’est pas question que les unités de l’armée malienne formées au combat par les missions de l’UE collaborent aux activités du groupe russe Wagner ».
Un total de 16000 militaires maliens formés
Curieuse demande car depuis 2013, l’EUTM a formé quelque 16 000 militaires, soit une grande partie de l’armée, et comme le soulignait un rapport de l’Assemblée nationale « En l’absence d’un système de gestion de ressources humaines performant, il est impossible de savoir avoir précision ce qu’ils (les militaires ndlr) sont devenus ». De plus, comme Wagner n’est toujours pas présent officiellement, comment trouver des soldats fantômes qui combattent auprès de mercenaires fantômes !
Pour Borell, il est donc question de ne plus verser les aides au développement aux pays Africains récalcitrants
Choisi en 2019 pour représenter la diplomatie de l’Union européenne, Borrell détonne par un ton assez peu… diplomatique. Parlant alors de la Russie comme de « notre vieil ennemi ». Bien sûr, à la lueur des derniers événements, on peut lui reconnaître une réelle clairvoyance.
« Certains disent qu’il n’est pas trop diplomate. Cela pourrait être une force aussi bien qu’une faiblesse », soulignait d’ailleurs en 2019, le Français Pierre Moscovici, commissaire européen. Face au martial Vladimir Poutine, cette particularité du Haut représentant Borrell apparaît plus aujourd’hui comme une force.
Josep Borrell est né dans le village de La Pobla de Segur (3 000 habitants) voilà 74 ans. Fils de boulanger, bénéficiaire de bourses d’études, il poursuit ses études à Madrid (où il décroche un diplôme d’ingénieur aéronautique) après un bref passage à l’université de Barcelone. Il étudie ensuite à l’université de Stanford, en Californie, et à l’Institut français du pétrole (il travaillera dix ans pour la Cepsa, la Compagnie espagnole des pétroles). Il quitte ses études polyglotte, parlant 5 langues : anglais, français (il épousera une Française), italien, espagnol, catalan.
Par Regard Sur l’Afrique
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