Les fissures se multiplient au grand jour. Selon des médias de l’entité israélienne, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi refuse désormais toute rencontre avec Benjamin Netanyahou. Un refus net, assumé, qui traduit l’exaspération croissante du Caire face aux manœuvres dangereuses et aux provocations répétées de Tel-Aviv.
D’après une source gouvernementale citée par le Times of Israel, Sissi n’envisage à aucun moment de recevoir le chef du gouvernement israélien, malgré les pressions insistantes exercées par l’entité israélienne et ses soutiens américains pour organiser un sommet au Caire. En cause, une accumulation de différends non réglés depuis des mois, qui ont profondément détérioré une relation déjà fragile et largement fondée sur un équilibre sécuritaire contraint plutôt que sur une réelle confiance politique.
Au cœur des inquiétudes égyptiennes figure un scénario que Le Caire juge explosif : la volonté de l’entité israélienne de pousser les Palestiniens de Gaza vers la péninsule du Sinaï. Le projet de concentrer les premiers travaux de reconstruction sur Rafah, à la frontière égyptienne, est perçu comme une tentative à peine voilée de modifier la démographie de Gaza et d’imposer à l’Égypte le coût humain et politique d’un nettoyage forcé. Le point de passage de Rafah, ouvert uniquement aux Palestiniens souhaitant quitter Gaza, est vu par Le Caire comme un outil de dépeuplement progressif, une ligne rouge que l’Égypte affirme ne pas laisser franchir.
À cette dimension sécuritaire et humanitaire s’ajoute une crise énergétique révélatrice du mépris israélien pour ses partenaires. Le retrait unilatéral du ministre israélien de l’Énergie, Eli Cohen, en octobre dernier, de la signature d’un accord gazier avec l’Égypte a provoqué une colère ouverte au Caire, mais aussi à Washington. Même les États-Unis ont jugé l’accord déséquilibré, illustrant une fois de plus la propension de Netanyahou à instrumentaliser ses alliances au gré de ses calculs internes.
Les relations entre Netanyahou et Sissi étaient déjà glaciales bien avant la guerre contre Gaza. Elles sont désormais quasi inexistantes. Les deux hommes ne se sont plus parlé depuis avant l’offensive, et les tentatives tardives de Netanyahou pour calmer le jeu apparaissent comme ce qu’elles sont réellement : des gestes tactiques, dictés par l’isolement diplomatique et par les échéances électorales israéliennes.
La position du Caire est claire et sans ambiguïté. Abdel Fattah al-Sissi refuse catégoriquement toute communication avec Netanyahou tant qu’aucun changement fondamental de la politique de l’entité israélienne envers l’Égypte n’aura lieu. Il refuse également d’être utilisé comme figurant diplomatique dans une campagne électorale israélienne menée sur fond de guerre, de destruction et de violations massives du droit international.
Ce refus n’est pas un simple incident protocolaire. Il est le symptôme d’un isolement régional croissant de l’entité israélienne, dont les choix brutaux et les calculs cyniques finissent par éroder même les relations les plus solidement verrouillées par des accords sécuritaires. Lorsque même les partenaires les plus prudents ferment la porte, le message est limpide : la politique de force a atteint ses limites. Des jours encore plus sombres que le drame de Gaza sont à craindre. Hélas. Les coupables et les responsables sont connus de tous…
RSA avec lapatrienews Par Mehdi Ghayeb






















































Discussion à propos du post