La bataille électorale devrait se jouer entre le chef de l’état sortant et son prédécesseur. Un duel entre deux personnalités connues alors que la population rêve de changement.
Dix-sept candidats sont en lice pour la présidence. Si aucun ne recueille plus de 50 % des voix, un second tour est prévu dans les 60 jours. Les résultats du premier tour sont attendus jeudi.
Amélioration du quotidien de la population et lutte contre la corruption : ces deux thèmes ont dominé la campagne électorale des dernières semaines.
Avec environ 70 % de la population qui vivait, en 2024, avec moins de 2,15 dollars par jour, selon la Banque mondiale, le Malawi est l’un des pays les plus pauvres du monde.
Une situation qui ne devrait pas s’améliorer dans l’immédiat, vu les difficultés économiques, l’insécurité alimentaire croissante et l’exposition aux effets dévastateurs du changement climatique.
Quant à la corruption, même si l’actuel président, Lazarus Chakwera, avait entamé son mandat, en 2020, en promettant de s’y attaquer, les progrès, cinq ans plus tard, sont minimes. Sur l’index de Transparency International, le Malawi occupe la 107e place sur 180.
Bonne réputation
Pourtant – malgré les besoins immenses d’une majorité de Malawites – le pays passe pour être l’un des plus sûrs du continent : il n’a jamais traversé de guerre civile et la criminalité y est relativement faible.
Les passations de pouvoir se sont jusqu’ici déroulées sans violence et l’indépendance de la justice est relativement bien protégée par la Constitution.
Pour expliquer les raisons de cette stabilité, les experts citent la cohésion sociale, les structures de pouvoir traditionnelles, les conséquences de la longue dictature postindépendance et les faibles inégalités économiques : contrairement au Nigeria ou à l’Afrique du Sud, au Malawi, la pauvreté touche presque tout le monde.
Besoin urgent de perspectives
Mais la frustration augmente, en particulier chez les jeunes qui représentent une grosse part des électeurs inscrits. Selon l’Afrobaromètre, environ trois-quarts des Malawites estiment ainsi que leur pays évolue dans la mauvaise direction. Et beaucoup ne croient pas que les élections changeront quoi que ce soit à cette situation.
De fait, il est difficile de dire où l’État pourra trouver les fonds nécessaires aux investissements, pourtant cruciaux, pour l’avenir du pays, que ce soit dans le secteur agricole, minier ou touristique – trois secteurs pourtant synonymes de potentiels de développement.
RSA avec DW
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