Plusieurs proches de Maurice Kamto, leader du MRC, ont été condamnés à des peines de détention, lundi 27 décembre 2021 par le tribunal militaire de Yaoundé. Parmi eux, Olivier Bibou Nissack, Alain Fogué et Djoufo Ngabo écopent de sept ans de prison ferme.
Sept militants du parti du principal opposant camerounais Maurice Kamto ont été condamnés à sept ans de prison ferme, notamment pour « rébellion ». Lundi, 47 militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), dont son porte-parole et son trésorier, avaient été condamnés pour les mêmes motifs à des peines allant d’un à sept ans de prison ferme.
C’est par contumace que les prévenus ont été condamnés. Pour contester « la compétence » du tribunal militaire de Yaoundé, les accusés ont boudé la salle d’audience. Aucun avocat n’était présent pour les représenter : ceux commis d’office avaient été récusés par leurs clients pour « leur incompétence à comprendre leurs opinions politiques ».
Ce climat tendu n’a pas empêché le président du tribunal, le colonel Misse Njone Jacques Beaudoin, de condamner 47 personnes, toutes militantes du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), notamment pour « rébellion ». Parmi elles, des cadres proches du leader du principal parti d’opposition, Maurice Kamto : Alain Fogué, le trésorier du MRC, Olivier Bibou Nissack, le porte-parole de Maurice Kamto, et Djoufo Ngabo, un autre cacique du parti. Tous les trois ont écopé de sept ans de prison ferme. Quatre de leurs co-accusés ont été condamnés à un an de détention et la trentaine de personnes restantes à des peines allant de cinq à six ans de prison.
Le MRC parle de 124 personnes détenues
Tous les accusés avaient été arrêtés suite à la manifestation du 22 septembre 2020 organisée par le MRC et plusieurs autres partis d’opposition contre le gouvernement du président Paul Biya, au pouvoir depuis près de 40 ans. La police avait très violemment dispersé des centaines de manifestants, notamment à Douala, la capitale économique. Plus de 500 personnes avaient été interpellées dans plusieurs villes du pays ; 124 sont toujours détenues, selon le MRC, qui n’a pour le moment pas souhaité réagir au verdict.
Les autorités ont assuré à plusieurs reprises que les personnes arrêtées le 22 septembre sont poursuivies notamment pour « tentative d’insurrection » ou de « révolution ».
Certaines ont déjà été condamnées pour ces chefs d’accusation. « La peine montre que la liberté d’expression et de rassemblement sont en danger au Cameroun », déclare Ilaria Allegrozzi de Human Rights Watch (HRW) pour le Cameroun.
Par Regard Sur l’Afrique
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