Yaoundé dément toute suspension de l’UA et brandit les preuves de paiement.La polémique aura été aussi rapide que bruyante. En quelques heures, les réseaux sociaux se sont enflammés autour d’une prétendue suspension du Cameroun de l’Union africaine (UA) pour non-paiement de ses cotisations statutaires.
Face à l’ampleur de la rumeur, le gouvernement camerounais est sorti de son silence pour rétablir ce qu’il qualifie de « vérité administrative ».
Dans une note officielle de clarification, le ministre délégué auprès du ministre des Finances explique que les informations diffusées reposent sur une correspondance interne de l’Union africaine sortie de son contexte. Le document incriminé, référencé CDCP/A04/2/18052.25 et daté du 13 octobre 2025, avait été adressé à l’Ambassade du Cameroun à Addis-Abeba.
Une dette réelle, mais une sanction seulement préventive
Selon cette correspondance, au 8 octobre 2025, le solde restant dû par le Cameroun pour l’exercice 2025 s’élevait à 2 803 988,75 dollars américains. Une situation qui, conformément à la Décision EX.CL/DEC.1311(XLVII) du Conseil exécutif de l’UA de juillet 2025, exposait le pays à des sanctions dites préventives.
Mais Yaoundé insiste : il ne s’agissait ni d’une suspension effective, ni d’une exclusion des instances de l’Union africaine. Les sanctions évoquées relèvent d’un mécanisme administratif automatique, appliqué à titre conservatoire en cas d’arriérés de cotisations.
Un paiement partiel et rapide pour lever toute ambiguïté
Dès que l’information a été portée à la connaissance des autorités, le ministère des Finances, à travers la Direction générale du Trésor, a procédé à un règlement substantiel. Le 10 novembre 2025, deux ordres de transfert ont été émis au profit de l’Union africaine pour un montant cumulé de 1 052 862 664 FCFA, soit environ 1 848 348,84 dollars américains.
Les messages SWIFT, joints en annexe du communiqué gouvernemental, attestent de l’effectivité des paiements. Ces versements ont permis, selon Yaoundé, la levée immédiate des sanctions préventives mentionnées dans la correspondance du 13 octobre.
Une nouvelle lettre de l’Union africaine, référencée CDCP/A04/2/18026.26, est venue confirmer cette évolution, tout en précisant l’existence d’un solde résiduel, désormais traité dans un cadre normal de régularisation.
Entre rumeur numérique et réalité diplomatique
Cet épisode met une nouvelle fois en lumière la fragilité de l’information institutionnelle à l’ère des réseaux sociaux. Pour les autorités camerounaises, il s’agit moins d’un incident diplomatique que d’un malentendu administratif amplifié par des lectures hâtives.
En clair, le Cameroun n’a jamais été suspendu de l’Union africaine. Le pays demeure membre à part entière de l’organisation panafricaine, avec des engagements financiers en cours de régularisation, comme c’est le cas pour plusieurs États membres.
RSA Par Ange NGO






















































Discussion à propos du post