Des manifestations sporadiques ont éclaté jeudi à Abidjan et dans ses environs pour protester contre la candidature à un troisième mandat du président Alassane Ouattara. A l’appel de l’opposition et de la société civile, des groupes de manifestants ont érigé des barricades et brûlé des pneus dans différents quartiers de la mégapole abidjanaise de cinq millions de personnes.
Au moins trois morts lors des manifestations contre un troisième mandat d’Alassane Ouattara qui se sont tenues jeudi à travers la Côte d’Ivoire. Alors que le RHDP annonce l’investiture de son président le 22 août prochain. Une autre vague de manifestations devraient se tenir de vendredi.
Les manifestations éclatées qui se tiennent en Côte d’Ivoire contre un troisième mandat d’Alassane Ouattara commencent à faire des morts. Au moins trois personnes ont perdu la vie à Daoukro lors des manifestations contre le troisième mandat du président Alassane Ouattara, selon les précisions de Bleu Charlemagne, porte-parole de la police lors de son passage jeudi soir sur la chaîne de télévision nationale RTI.
« L’enquête qui est ouverte va élucider les circonstances de cette situation malheureuse », a-t-il déclaré, déplorant l’incendie du commissariat de police de Bonoua, perpétré par les manifestants.
Les autorités ont annoncé mercredi soir l’interdiction de ces manifestations, dans un communiqué du ministre ivoirien de l’Administration du territoire, Sidiki Diakité, lu à la télévision publique. «Nous manifestons pour le départ du président Ouattara, parce que sa candidature viole la Constitution, nous ne voulons pas accepter un troisième mandat », a expliqué un manifestant, Hervé Séka, dans le quartier d’Anono.
Dans plusieurs villes du pays, ces manifestations ont dégénéré en affrontements entre les civils et les forces de l’ordre. Selon le porte-parole de la police, 55 personnes ont été interpellées dont 42 à Abidjan et 13 dans les villes à l’intérieur du pays. Bleu Charlemagne n’a pas précisé le nombre de blessés, mais l’opposition parle d’au moins 90 morts dans la seule ville de Daoukro qui, pour rappel, est le fief de Guillaume Soro.
Dans le quartier populaire de Yopougon, des affrontements entre policiers et manifestants ont paralysé la circulation dans la zone du palais de justice. «Les voitures font demi-tour, de nombreux fonctionnaires n’ont pas pu se rendre au travail », a affirmé un autre habitant de Yopougon. A Port Bouet, quartier balnéaire d’Abidjan, des dizaines de manifestants ont bloqué la voie principale, certains brandissant des pancartes affirmant «ADO dégage! », en référence au président Alassane Dramane Ouattara.
En revanche, dans le quartier chic de Cocody, où résident le chef de l’Etat et de nombreuses personnalités, les forces anti-émeutes ont été déployées en grand nombre et ont maintenu le calme. Les policiers, qui procédaient à des fouilles corporelles sur les passants, ont toutefois interpellé un groupe de femmes chantant l’Abidjanaise (l’hymne national), le drapeau ivoirien en main.
A Bonoua, ville de l’ex-première dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo, 50 km à l’est d’Abidjan, un face à face tendu entre manifestants et la police a bloqué la route internationale menant au Ghana.
RSA
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