Depuis le début de la guerre, Séoul avait insisté pour n’envoyer que de l’aide humanitaire à Kiev afin de ne pas entacher ses relations avec la Russie. Mais dans une interview à l’agence de presse Reuters, le président sud-coréen Yoon Suk-yeol annonce envisager d’envoyer des armes à l’Ukraine, si une attaque de grande ampleur est menée contre des civils.
Changement d’attitude face à la guerre en Ukraine : si la Corée du Sud maintenait jusqu’ici une certaine distance, voire une ambiguïté vis-à-vis de ce conflit, l’annonce du président Yoon Suk-yeol pourrait être un virage à 180° degrés.
Jusqu’ici, Séoul ne souhaitait pas se fâcher avec Moscou en aidant militairement l’Ukraine, notamment à cause du soutien que Vladimir Poutine pourrait apporter à Pyongyang en retour. La Corée du Sud se contentait donc de vendre ses armes à des membres de l’Otan, dont la Pologne, voisine de la Russie.
En cas d’« attaque à grande échelle contre les civils »
Seulement, les dossiers du Pentagone révélés la semaine dernière font mention de pressions américaines pour que la Corée du Sud envoie de l’armement en Ukraine. Cette dernière a particulièrement été sollicité pour de l’équipement antiaérien et des munitions d’artillerie.
Le soutien militaire à l’Ukraine, insiste le président sud-coréen interviewé par Reuters, est soumis à condition « S’il existait une situation que la communauté internationale ne peut tolérer, comme une attaque à grande échelle contre les civils, un massacre ou une violation sérieuse du droit de la guerre, il pourrait être difficile d’insister pour ne fournir qu’une aide humanitaire ou financière », justifie-t-il. Mais il est difficile de savoir ce que Yoon Suk-yeol entend par ces termes. Le sujet sera probablement discuté lors de la rencontre avec Joe Biden à la Maison Blanche le 26 avril pour célébrer les 70 ans de l’alliance entre les deux pays.
RSA avec RFI
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