L’ambassadrice de Suède à Bamako, Kristina Kuhnel, a été déclarée persona non grata par les autorités maliennes et dispose de 72 heures pour quitter le territoire.
L’ambassadrice de Suède à Bamako, Kristina Kuhnel, a été déclarée persona non grata par les autorités maliennes et dispose de 72 heures pour quitter le territoire. Cette décision a été notifiée par le ministère des Affaires étrangères, qui l’a justifiée par des propos jugés hostiles du ministre suédois de la Coopération internationale et du Commerce extérieur à l’encontre du Mali.
En effet, l’ambassadrice de Suède avait été convoquée au ministère des Affaires étrangères et a reçu la notification de quitter le territoire malien sous 72 heures : “l’Ambassadrice de Suède à Bamako convoquée au ministère des Affaires étrangères, le 9 août 2024, a reçu la notification de quitter le territoire malien sous 72 h, suite à la déclaration hostile de son ministre de la Coopération internationale et du Commerce sur le Mali, Johan Forssell”.
Abdoulaye Diop n’a pas mâché ses mots à l’égard de Johan Forssell, l’accusant de tenter de disculper les autorités ukrainiennes, qu’il qualifie de soutiens au terrorisme international. Le ministre malien a critiqué ce qu’il considère comme une absence totale de compassion de la part de la Suède pour les victimes maliennes de l’agression qu’il attribue à l’Ukraine. Il a également dénoncé ce qu’il perçoit comme une provocation supplémentaire après les décisions précédentes de la Suède, telles que la fin de la coopération bilatérale en décembre 2023 et la fermeture de son ambassade à Bamako en juin 2024.
Le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, a rétorqué vendredi à la Suède que la vie des soldats maliens a une valeur inestimable, bien au-delà de l’aide au développement que Stockholm vient de suspendre, en soutien à l’Ukraine, devenue paria pour Bamako.
“Le gouvernement tient à rappeler que la vie de ses vaillants soldats et la sécurité de la nation ont une valeur inestimable, bien au-delà de toute aide au développement”, a écrit vendredi le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, dans un communiqué annonçant le renvoi de l’ambassadrice de Suède, Kristina Kühnel, de Bamako sous 72 heures.
Jeudi, le ministre des Affaires étrangères suédois, Johan Forssell, a annoncé la suspension de l’aide au développement, estimant que la rupture des relations diplomatiques avec l’Ukraine, décidée par Bamako, est un soutien à la Russie dans la guerre contre Kiev.
Mais pour le Mali, il s’agit de prendre ses distances avec un pays qui a soutenu ouvertement des terroristes pendant des attaques meurtrières fin juillet contre son armée sur son territoire.
Pour le chef de la diplomatie malienne, le ministre Forssell, qui “tente désespérément de disculper les autorités ukrainiennes, soutien du terrorisme international, est incapable d’avoir la moindre compassion pour le Mali et les victimes de cette agression ukrainienne”.
Il considère la déclaration de M. Forssell comme “une provocation de plus”, après “les décisions brutales de la Suède de mettre fin à sa coopération bilatérale et de fermer son ambassade à Bamako, respectivement le 21 décembre 2023 et le 20 juin 2024”.
“Le gouvernement réitère sa détermination à défendre la souveraineté et les intérêts du Mali, malgré des pressions et des manœuvres diplomatiques extérieures, à l’instar de celles du ministre suédois”, a ajouté Abdoulaye Diop.
Dans son communiqué, Abdoulaye Diop a réaffirmé la détermination du gouvernement malien à défendre la souveraineté et les intérêts de son pays, malgré les pressions extérieures et les manœuvres diplomatiques. Il a également rejeté l’attitude condescendante de certains pays occidentaux face aux décisions souveraines du Mali, notamment en ce qui concerne le choix de renforcer ses relations avec la Russie pour lutter contre le terrorisme.
Ces tensions s’inscrivent dans un contexte de réorientation des alliances du Mali, qui a récemment renforcé son partenariat avec la Russie, au grand dam de plusieurs pays occidentaux. Cette situation exacerbe les tensions internationales autour du Mali, un pays déjà confronté à d’importants défis sécuritaires internes. La suspension de l’aide suédoise pourrait avoir des répercussions sur le développement du pays, mais le gouvernement malien semble résolu à maintenir sa position et à privilégier la sécurité de sa nation avant tout.
RSA et Presstv
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