Samia Suluhu Hassan a été investie présidente de la Tanzanie, a montré ce 3 novembre 2025 la télévision d’État, malgré les violences électorales ayant fait des centaines de morts selon l’opposition et un scrutin critiqué pour son absence de transparence. Elle avait été promue à la tête de la Tanzanie à la mort de John Magufuli en 2021, et est accusée de mener une sévère répression, après avoir assoupli au début les restrictions instaurées par son prédécesseur.
Samia Suluhu Hassan a prêté serment en tant que présidente de la Tanzanie ce matin lors d’une cérémonie qui n’était pas ouverte au public, contrairement aux précédentes. Sur les images, on peut voir une cérémonie qui semble se tenir sur un terrain de l’armée, en présence d’une centaine d’officiels et de militaires.
Pour rappel, la cheffe sortante de l’État a obtenu, selon la commission électorale, un peu plus de 97% des suffrages lors du scrutin du 29 octobre. Une élection qui a été qualifiée de « parodie de démocratie » par l’opposition, les deux principaux opposants n’ayant pas pu se présenter.
L’un d’eux a été exclu pour des raisons de procédure. L’autre, Tundu Lissu – qui est le leader du principal parti d’opposition Chadema – a été arrêté en avril. Il est jugé pour trahison, une accusation passible de la peine capitale.
L’Union européenne (UE) s’est dit très préoccupée après les violences des derniers jours. Dimanche, l’UE a demandé un procès équitable pour ceux qui ont été arrêtés et une enquête sur tous les signalements d’enlèvements, de disparitions et de violences.
Ce lundi 3 novembre, les observateurs de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ont non seulement dénoncé les violences, mais également des irrégularités lors du scrutin.
« Les Tanzaniens n’ont pas pu exprimer leur volonté démocratique », lors des élections de la semaine dernière, ont conclu les observateurs de la SADC.
Dans leur rapport préliminaire, ils notent des actes d’intimidation généralisés à l’encontre de la population et de l’opposition, une augmentation des enlèvements ainsi qu’un faible nombre d’électeurs dans les bureaux visités avec, parfois, plus de policiers que d’électeurs. Ils notent, par ailleurs, que des bulletins ont été empilés de manière désordonnée, créant une perception de bourrage d’urnes. Il s’agit ainsi d’un rapport cinglant et sans équivoque, provenant d’une organisation habituellement plutôt conciliante.
Des chefs de l’État de la sous-région félicitent Samia Suluhu Hassan
Ils étaient quelques présidents d’Afrique de l’Est et d’Afrique australe aux côtés de Samia Suluhu Hassan pour son investiture éclair. Evariste Ndayishimiye du Burundi, Hassan Cheikh Mohamoud de la Somalie et Hakainde Hichilema de la Zambie.
Dans un communiqué, le président kényan, William Ruto, a fait part de ses « félicitations sincères » à Samia Suluhu Hassan.
« Cette victoire témoigne de la confiance que le peuple place dans sa gouvernance et sa vision », écrit, quant à lui sur X, Yoweri Museveni, président ougandais.
Indignation de l’ONG Vocal Africa
« Assister à une investiture survenue au prix d’un bain de sang ! Quelle honte ! », s’émeut Hussein Khalid, président de l’ONG Vocal Africa qui dit avoir documenté des violences policières qui auraient tué des centaines de personnes.
Samia Suluhu Hassan avait pris la tête du pays, il y a quatre ans, à la mort de son prédécesseur. Dans un premier temps, elle avait été saluée pour avoir assoupli la répression politique, mais cet espace politique s’est, depuis, fortement rétréci.
RSA avec RFI
	    	





































		    













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