Après le vote de destitution visant le chef de l’Etat, ce mardi 14 octobre, Andry Rajoelina, contesté dans la rue, le colonel Michaël Randrianirina a affirmé à Mayotte La 1ère que la prise de pouvoir des militaires « n’était pas un coup d’Etat ». Il promet de nouvelles élections dans 18 à 24 mois.
Chef de l’unité militaire ayant pris le pouvoir, le colonel Michaël Randrianirina, a annoncé, mercredi 15 octobre, qu’il serait investi président vendredi, trois jours après le vote de destitution visant Andry Rajoelina, le chef de l’Etat contesté par des manifestants. « Conformément à l’article 48 de la Constitution, le colonel Randrianirina Michaël prêtera serment en qualité de Président de la Refondation de la République de Madagascar lors d’une audience solennelle de la Haute cour constitutionnelle (…) au Palais d’Etat d’Ambohidahy (…) le vendredi 17 octobre », précise ce texte signé de sa main. Le nouvel homme fort de l’île a promis des élections dans 18 à 24 mois et assuré préparer un « processus de consultation pour trouver un Premier ministre le plus vite possible ».
Au micro de Mayotte La 1ère, le commandant militaire a démenti le terme de « coup d’Etat », préférant évoquer « une prise de responsabilité ». La Gen Z, l’origine de ce mouvement initialement de contestation des coupures d’eau et d’électricité, est sur la même ligne, expliquant qu’il ne s’agit avant tout d’un « éveil populaire », puisqu’il n’y a pas eu de prise de pouvoir par la force.
L’Union africaine n’est pas de cet avis. Ce mercredi, elle a décrété une suspension de Madagascar de ses instances ainsi que de toutes ses activités avec effet immédiat et jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel dans le pays. Elle « condamne fermement » la prise de pouvoirs des militaires et demande aux forces armées de ne plus interférer dans la vie politique du pays.
« Les aspirations profondes doivent être entendues »
Alors que la vie quotidienne a repris son cours dans la capitale malgache, Antananarivo, l’ambassade de France indique que notre pays « suit avec la plus grande attention la situation actuelle à Madagascar ». « La sécurité de nos compatriotes est au cœur de nos préoccupations. L’ambassade et le consulat de France à Tananarive restent pleinement mobilisés pour garantir la sécurité de nos concitoyens à Madagascar », rappelle-t-elle.
Et ce même si elle est impliquée dans l’exfiltration du président Andry Rajoelina, la France estime que « les aspirations profondes du peuple malgache, et en particulier celles de sa jeunesse, à une vie meilleure, plus juste et plus digne, doivent être pleinement entendues et prises en compte. Leur voix porte l’espoir d’un avenir fondé sur la justice, l’égalité des chances, et le respect des droits fondamentaux ».
Exprimant sa compassion à l’égard des victimes, elle indique qu’une des manifestantes gravement blessée est en cours d’évacuation sanitaire vers La Réunion. L’ambassade poursuit en demandant que « la démocratie, les libertés fondamentales et l’État de droit soient scrupuleusement préservés ».
RSA avec la1ere.franceinfo
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