Dans le cas contraire, l’UA a prévenu qu’elle pourrait prendre « les mesures nécessaires, y compris l’imposition de sanctions ciblées contre les auteurs du coup d’État ».
L’Union africaine (UA) a exigé vendredi la « libération immédiate » du président gabonais déchu Ali Bongo, qui est assigné à résidence depuis le coup d’État militaire de mercredi.
Dans une déclaration publiée depuis le siège de l’UA à Addis-Abeba, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’organisation a exigé « la libération immédiate et la garantie des droits de l’homme, de l’intégrité personnelle, de la sécurité et de la santé du président Ali Bongo Ondimba, des membres de sa famille et des membres de son gouvernement ».
En outre, le CPS condamne « toute détention à caractère politique dans ces circonstances » et souligne « l’importance de veiller à ce que tous les détenus politiques soient traités dans le cadre du système judiciaire, comme le prévoit la législation du pays ».
Dans le communiqué, qui traite de la réunion d’urgence tenue jeudi par le Conseil sur la crise au Gabon, l’UA, comme elle l’a déclaré hier, a indiqué qu’elle a suspendu le Gabon en tant que membre de l’organisation panafricaine « jusqu’à la restauration de l’ordre constitutionnel ».
À cet égard, le CPS a appelé à « la restauration immédiate de l’ordre constitutionnel par la tenue d’élections libres, justes, crédibles et transparentes qui seront observées par l’Union africaine et la mission régionale d’observation des élections ».
Il a également exigé que « les militaires rentrent immédiatement dans les casernes et rendent inconditionnellement le pouvoir aux autorités civiles, respectent leur mandat constitutionnel et le principe du constitutionnalisme et s’abstiennent de toute ingérence dans le processus politique gabonais ».
Dans le cas contraire, l’UA a prévenu qu’elle pourrait prendre « les mesures nécessaires, y compris l’imposition de sanctions ciblées contre les auteurs du coup d’État ».
Le CPS a également demandé à la Commission de l’Union africaine (secrétariat) de déployer une mission de haut niveau au Gabon « en vue de jeter les bases d’un transfert immédiat du pouvoir à un gouvernement civil et démocratiquement élu », comme l’ont indiqué des sources de l’UA à EFE jeudi.
L’organisation panafricaine a publié ce message après qu’un groupe de militaires gabonais a pris le pouvoir mercredi.
Les putschistes ont affirmé que les élections controversées du 26, qui ont donné la victoire à M. Bongo mais ont été remises en question par l’opposition, n’étaient ni transparentes, ni crédibles, ni inclusives, et ont accusé l’exécutif de gouverner de manière « irresponsable et imprévisible », détériorant ainsi la « cohésion sociale ».
Ils ont également assigné M. Bongo à résidence pour « haute trahison des institutions de l’État » et « détournement massif de fonds publics », entre autres crimes, et ont annoncé la nomination du général Brice Oligui Nguema, commandant de la Garde républicaine, en tant que nouveau « président de transition ».
La famille Bongo, qui est devenue présidente après la mort de son père, Omar Bongo, en 2009, est au pouvoir depuis 1967.
Le coup d’État au Gabon, l’une des puissances pétrolières de l’Afrique subsaharienne, est le deuxième à avoir lieu en un peu plus d’un mois en Afrique, après la prise de pouvoir par l’armée au Niger le 26 juillet.
Le Gabon a rejoint la liste des pays ayant connu des coups d’État réussis au cours des trois dernières années, qui comprend, outre le Niger, le Mali (août 2020 et mai 2021), la Guinée-Conakry (septembre 2021), le Soudan (octobre 2021) et le Burkina Faso (janvier et septembre 2022).
Regard Sur l’Afrique avec EFE
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