Par le passé, les États-Unis ont habitué le monde à ce genre de pratique. Aussi bien en Syrie qu’en Irak, il arrive que les forces américaines liquident leurs propres alliés. Ces dernières semaines à Deir ez-Zor, des raids meurtriers US contre les FDS ont déjà laissé des dizaines de morts sans que les alliés kurdes de Washington le dénoncent, réellement.
Le 6 janvier, un média britannique dévoilait que deux membres de forces spéciales britanniques agissant à Deir ez-Zor avaient été blessés à coup de missile. Qui a tiré ce missile? Personne ne croirait que les terroristes de Daech puissent se retourner un jour contre leurs formateurs américains ou otaniens. Dans la perspective d’un retrait de Syrie qui s’annonce imminente, les Américains se livrent-ils à la liquidation de leurs supplétifs otaniens?
The Morning Star s’est attardé, mardi 8 janvier, sur l’affaire de deux soldats britanniques membres des forces spéciales et visiblement basés à al-Tanf, qui auraient été grièvement blessés (tués, selon certaines sources, NDLR) suite au tir d’un missile par les terroristes de Daech.
Se référant à Peter Ford, l’ancien ambassadeur britannique en Syrie, le site indique que les missiles utilisés dans cette attaque étaient identiques à ceux fournis par les États-Unis en 2015 aux « opposants armés » (les Forces démocratiques syriennes, ndlr) – appelés rebelles « modérés » – qui luttaient contre les forces gouvernementales syriennes. Il s’agit donc d’un tir ennemi.
Selon ce responsable britannique, « ces armements ont été éventuellement achetés par ces rebelles modérés aux éléments de Daech d’autant plus qu’une grande partie a été saisie par ce groupe, après leurs victoires face à ces derniers. Par ailleurs, une partie de ces armements est tombée entre les mains de Daech après que les FDS ont rejoint le groupe ».
En effet, la livraison d’armes aux « groupes de l’opposition » dont les FDS, faisait partie du plan secret de la CIA, conçu et mis en exergue depuis 2013 pour renverser le gouvernement de Bachar al-Assad.
L’information concernant l’attaque contre les deux soldats britanniques est rapportée par les Unités de protection du peuple (YPG) et les Forces démocratiques syriennes (FDS) qui ont déclaré samedi soir que deux soldats britanniques avaient été blessés suite à une attaque dans le village d’al-Shafa, localité régulièrement frappée par les avions US.
A en croire les Kurdes, l’incident aurait eu lieu samedi matin et les soldats américains auraient transporté par avion les militaires britanniques blessés pour un traitement médical. Un combattant kurde aurait également été tué lors de l’attaque au missile.
Les États-Unis semblent vouloir liquider leurs propres supplétifs, Daech et FDS, interposés. Ce qu’ils peuvent faire, aussi, avec les forces de l’Otan, qui opèrent en Syrie, dont les soldats britanniques et français.
Pour ceux et celles des analystes qui suivent de près les évolutions à Deir ez-Zor et surtout à al-Tanf, il va sans dire que Daech agit sur ordre direct des Américains. De deux choses l’une: soit les soldats britanniques ont fait l’objet d’une frappe venue du camp d’en face qui encercle depuis bien longtemps la base US à al-Tanf, soit ils ont été blessés dans un raid ami.
Quoi qu’il en soit, la perspective d’un maintien des troupes de l’Otan en Syrie s’annonce bien périlleuse bien que la France et la Grande-Bretagne veuillent faire croire le contraire.
Par Regardsurlafrique Avec Presstv
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