L’ouverture de la première session plénière du 2ème jour des travaux du sommet Russie-Afrique, a donné l’occasion au Président Paul Biya de prendre la parole devant ses homologues. Le chef de l’Etat a marqué sa surprise sur ce que d’aucuns considèrent comme « l’intérêt subit de la Russie pour l’Afrique ». Dans une perspective historique riche de faits, il a rappelé le long cheminement de la coopération russo-africaine qui s’est révélée active et efficace dans le cadre de la décolonisation de l’Afrique.
Le président camerounais a pris la parole à la tribune du 2ème sommet Russie-Afrique pour plaider la cause africaine dans les institutions internationale et la mise à la disposition de droits de tirages spéciaux supplémentaires au profit du continent.
Son vœu est que cette collaboration s’intensifie pour trouver des solutions durables aux crises idéologiques, économiques, environnementales et sociales d’un monde livré à toutes sortes d’exactions. Pour lui, la Russie et ses partenaires africains ont un rôle à jouer chaque fois que l’idéal de paix est menacé. Il trouve indispensable de s’investir ensemble pour faire prévaloir la logique de dialogue qui fait résonner l’espoir de paix dans le monde, car la paix, gage du développement, n’est jamais aussi précieuse que lorsqu’elle est menacée.
Le Président Paul BIYA a plaidé une fois encore pour une meilleure représentation de l’Afrique au sein des organisations internationales, notamment l’ONU. Car, les ressortissants écument les institutions internationales sans jamais prendre la tête de celles-ci ; pendant ce temps, leur pays d’origine sont mis à l’écart en ce qui est de la prise des décisions au sein de l’ONU. Son plaidoyer s’est étendu au financement des économies africaines en proie à de grandes difficultés. Pour le chef de l’Etat, l’une des solutions serait le déblocage de droits de tirages spéciaux au profit de l’Afrique.
Pour des observateurs, cette première visite de Paul Biya en Russie revêt un caractère historique et apparaît comme une surprise aux yeux de certains. S’il n’a pas fait le déplacement de Sotchi lors de la première édition de ce sommet en 2019, Paul Biya a tenu à montrer qu’il a une voix qui porte dans les couloirs diplomatiques internationaux. Selon certains observateurs, le chef de l’État camerounais veut être le porte-voix d’une Afrique qui pourrait être victime en cas de déclenchement d’une nouvelle guerre froide.
La deuxième édition du sommet Russie-Afrique, qui s’est tenue les 27 et 28 juillet à Saint-Pétersbourg, a réuni des dizaines de chefs d’Etat et de gouvernements et des milliers de chefs d’entreprises.
Retour en chiffres sur cet événement. Quel bilan pour la deuxième édition du sommet Russie-Afrique, qui s’est tenue les 27 et 28 juillet à Saint-Pétersbourg ? Au lendemain de la fermeture de ses portes, la Fondation Roscongress a communiqué dans une note adressée à la presse un ensemble de chiffres clés sur cet événement international.
Sur le plan politique :
- 48 pays africains ont été représentés (l’ONU en reconnaît 54),
- 27 d’entre eux l’ont été au niveau de la première et de la deuxième personne de l’Etat.
A ces dirigeants politiques, selon Roscongress, ce rendez-vous incontournable des relations russo-africaines a ajouté 9 000 participants et représentants venus de Russie et de 104 pays.
- 1 100 représentants de délégations officielles étrangères,
- 750 représentants russes.
Auxquels se sont joints :
- 1 000 représentants d’entreprises étrangères,
- 2 000 représentants d’entreprises russes,
d’après des chiffres précisés par Anton Kobiakov, conseiller du président russe et secrétaire exécutif du Comité d’organisation chargé de la préparation et la conduite des événements du format Russie-Afrique.
Plus de 160 accords signés Toujours selon Roscongress,
59 tables rondes ont été organisées, avec 457 intervenants.
Le tout autour de quatre grands axes :
- l’«économie du nouveau monde»
- la «coopération dans le domaine de la science et des technologies»,
- le «domaine humanitaire et social : ensemble vers une nouvelle qualité de vie»,
- la «sécurité intégrale» et le «développement souverain».
Ce forum a notamment vu la signature de 161 accords, non couverts par le secret commercial, dans les secteurs de :
- la coopération internationale interrégionale,
- l’éducation et des sciences,
- la coopération scientifique et technique,
- les activités d’exportation et de commerce extérieur.
Les géants industriels à l’avant-garde russe
Dans les allées du forum, plus de 50 stands d’exposition consacrés aux secteurs clés de la coopération entre la Russie et les pays africains avaient été installés. Parmi les entreprises russes qui y étaient représentées, on comptait des géants des secteurs :
- énergétique, avec le trio Rosatom, Gazprom et Novatek,
- médical, avec une palette de 25 organisations médicales et pharmaceutiques réunies,
- financier, avec notamment Sberbank et Gazprombank,
- métallurgique, avec le conglomérat United Metallurgical Company (OMK) ainsi que Novostal-M,
- chimique, avec notamment le fabricant de minéraux et de salpêtre ammoniacal Uralchem,
- agro-industriel, avec le spécialiste des machines agricoles Rostselmash,
- informatique, représenté notamment par le développeur de logiciels anti-virus Doctor Web et le concepteur de drones Geoscan
- des transports, avec la présence notoire des constructeurs KamAZ et AvtoVAZ.
«Nous avons identifié les principaux axes de travail commun, esquissé des plans pour renforcer la coordination de la politique étrangère, accroître les flux commerciaux et d’investissement, et la coopération industrielle entre la Russie et les pays du continent» africain, s’était notamment félicité le président russe Vladimir Poutine lors de son allocution de clôture de la deuxième session plénière du sommet.
Regard Sur l’Afrique et RTFrance
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