J’ai participé à des sommets sur six continents. Je n’ai jamais ressenti une telle chaleur humaine. Elle ne parlait pas de la météo.
Le paradoxe de l’hospitalité
Ayant accompagné des dirigeants sur cinq continents dans des transformations culturelles, je sais que l’hospitalité peut être pratiquée. Mais ce que vivent les délégués du G20 en Afrique du Sud ne s’apprend pas dans un manuel de service client.
Un délégué japonais a déclaré : « Vos gardes du corps sourient tout en restant vigilants. Vos chauffeurs partagent des anecdotes en conduisant. Tout le monde, des officiers du protocole aux vendeurs de café, nous traite comme des membres de la famille, et non comme des dignitaires étrangers. »

Imaginez un peu. Nous accueillons des dirigeants du monde entier dans un contexte d’incertitude économique et de complexité politique. Pourtant, notre population dégage une chaleur humaine inestimable.
L’avantage Ubuntu
Une représentante commerciale l’a parfaitement résumé : « Dans d’autres pays, l’hospitalité est une transaction. Ici, c’est une tradition.»
Elle a raison. Notre hospitalité ne s’apprend pas, elle est innée. Transmise de génération en génération, elle témoigne de la conviction qu’un inconnu à votre porte peut être une bénédiction. Que traiter les visiteurs avec dignité ne coûte rien, mais engendre tout.
Tandis que d’autres nations déploient des armées de consultants pour concevoir des « expériences touristiques », nous, nous nous impliquons tout simplement.
L’avantage concurrentiel que personne ne mesure
Un délégué français a partagé une réflexion profonde : « Nous sommes venus discuter de cadres économiques. Mais ce dont nous nous souviendrons, c’est de l’accueil chaleureux que nous avons reçu. Ce n’est pas du soft power, c’est du vrai pouvoir.»
Chaque chauffeur de taxi qui s’enquérait de leurs familles. Chaque agent de sécurité qui apprenait leurs noms. Chaque femme de ménage qui les saluait dans leur langue. Ces interactions n’étaient pas artificielles. C’était tout simplement des Sud-Africains, authentiques.
Dans un monde où l’IA peut tout reproduire, sauf le contact humain authentique, nous possédons ce qui nous distingue véritablement : des personnes qui offrent leur chaleur humaine sans rien attendre en retour.
La vérité sur les talents
Actuellement, les entreprises internationales investissent des milliards dans « l’engagement des employés » et la « conception de l’expérience client ». Parallèlement, nous formons naturellement des professionnels qui comprennent que l’excellence ne se limite pas aux résultats obtenus, mais englobe aussi l’impact émotionnel sur les personnes qui les reçoivent.
Ce G20 ne se contente pas de mettre en valeur nos infrastructures de conférence ou nos installations. Il révèle notre atout majeur : notre capacité à faire en sorte que le monde se sente chez lui en Afrique.
Votre question stratégique
Alors que tous les regards sont tournés vers la transformation numérique et l’intégration de l’IA, et si le prochain enjeu concurrentiel résidait dans le lien humain ? Et si la chaleur humaine, si présente au sein de votre équipe, valait plus que n’importe quelle technologie que vous pourriez acquérir ?
Car ce week-end, les décideurs mondiaux ne parlent ni de notre PIB ni de notre notation financière. Ils parlent de nos collaborateurs. Et cette richesse, aucune économie ne peut la créer.
3,6 milliards de rands. C’est ce que le tourisme du G20 injecte dans l’économie du Gauteng. Les hôtels affichent complet. Le tourisme en provenance du Moyen-Orient a augmenté de 58 %.
Alors que le monde débat de notre niveau de préparation, nous agissons déjà.
Un élan inattendu
Ayant accompagné des dirigeants sur les cinq continents dans le cadre de programmes liés à l’héritage de la Coupe du Monde de la FIFA et de la Formule-1, j’ai constaté une tendance : le véritable impact économique se fait sentir avant même la cérémonie d’ouverture.
7,6 millions de visiteurs internationaux entre janvier et septembre. Soit 1,1 million de plus que l’an dernier.
- Liste grise du GAFI ? Retirée.
- Notation S&P ? Rehaussée.
- Présidente de la SADC ? Assurée jusqu’en 2026.
Imaginez cette convergence. Non planifiée. Non orchestrée. Simplement l’Afrique du Sud qui fait ce qu’elle fait de mieux : prouver à ses détracteurs qu’ils avaient tort.
Une percée commerciale
Nos exportations d’agrumes viennent d’atteindre des chiffres records : 30 milliards de rands en 2024. Alors que l’Europe durcissait sa réglementation, nous avons respecté toutes les normes. Face à l’effondrement de la logistique mondiale, nous avons trouvé de nouvelles voies.
L’Espagne a tenté de nous bloquer. Nous sommes désormais son principal fournisseur de l’hémisphère sud. Ce n’est pas le fruit du hasard, mais l’excellence sous pression.
Les exportations de vin ont progressé de 23 %. Les composants automobiles destinés à l’Allemagne ont augmenté de 15 %. Les équipements miniers exportés vers l’Australie ont doublé. Nous ne nous contentons pas de participer aux discussions internationales : nous remportons des contrats à l’échelle mondiale.
L’ambition olympique
Le gouvernement a approuvé l’ouverture d’un dialogue avec le CIO en vue des Jeux olympiques de 2036 ou 2040. Coupe du monde de cricket en 2027. La Formule 1 envisage un retour.
La plupart des pays recherchent le prestige en participant à des événements sportifs. Nous, nous mettons en place un programme de développement économique fructueux sur dix ans.
Vous vous souvenez de 2010 ? Tout le monde disait que nous étions incapables d’organiser une Coupe du monde. Nous avons organisé le meilleur tournoi de l’histoire. Désormais, nous n’avons plus besoin de demander la permission. Nous sommes sur la bonne voie.
La réalité régionale
Madagascar s’est retirée. L’Afrique du Sud a pris les rênes. Elle assure la présidence intérimaire de la SADC tout en assumant la présidence du G20.
Il ne s’agit pas d’un abus de pouvoir, mais d’une capacité de leadership que la plupart des nations peinent à appréhender : mener une stratégie continentale tout en accueillant des sommets internationaux.
Votre question stratégique
Alors que les pessimistes débattent de nos problèmes, les optimistes réservent des vols, concluent des accords et construisent des usines.
Dans quel discours investissez-vous ? Celui qui met en avant nos incapacités ? Ou celui qui s’appuie sur les résultats concrets de nos actions ?
Car l’impact économique du tourisme, estimé à 3,6 milliards de rands, n’est pas une projection. Il est déjà là. L’avenir appartient à ceux qui osent se montrer à la hauteur des enjeux mondiaux.
Regard Sur l’Afrique Par Dr Nik Eberl, Traduit par Tinno BANG MBANG






















































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