Le gouverneur de la province du Tanganyika, dans le Sud-Est de la République démocratique du Congo (RDC), et jeune-frère de l’ex-président Joseph Kabila, a été destitué jeudi en son absence, a indiqué une source officielle, provoquant une controverse sur le respect des procédures.
Zoé Kabila, a été destitué, jeudi, par l’assemblée provinciale qui l’accuse de mauvaise gestion et manque de leadership.
Alors qu’il est retenu à Kinshasa pour des raisons administratives, le gouverneur, par ailleurs frère de l’ex-président Joseph Kabila, a été destitué de ses fonctions par 13 des 23 députés provinciaux présents à la plénière.
« Les 13 députés (provinciaux) qui ont participé à la (séance) plénière ont voté pour la destitution du gouverneur Zoé Kabila », a déclaré à l’AFP Cyrille Kimpu, rapporteur de l’Assemblée provinciale du Tanganyika.
Le vote a eu lieu en l’absence de Zoé Kabila, » retenu à Kinshasa par le gouvernement central », a expliqué de son côté à l’AFP, le député Dominique Bota, membre du Front commun pour le Congo (FCC) qui regroupe les partisans de l’ancien président Kabila.
Douze députés du FCC ont été empêchés par les forces de l’ordre à accéder à la salle de plénière, selon M. Bota.
Dans leur motion, les 13 députés provinciaux signataires, membres de l’Union sacrée de la Nation (USN) du chef de l’Etat Félix Tshisekedi reprochent au gouverneur Zoé Kabila « la mauvaise gestion de la province, le manque de respect à l’institution Assemblée provinciale ainsi qu’aux autorités nationales ».
« Nous reprochons au gouverneur le détournement de 3.800.000.000 de FC ( 1,7 million USD) destinés à la paie des arriérés des salaires, des indemnités de sortie des anciens cabinets du gouvernement passé et des dettes de tiers personnes, soutiennent les députés.
Ils affirment, en outre, que Zoé Kabila « n’a jamais tenu une seule réunion avec les différents services étatiques sous sa tutelle. Il est caractérisé par un manque d’ouverture d’esprit qui ne favorise pas une bonne collaboration ».
« Un Etat qui ne respecte pas ses propres lois est un Etat faible. Quelques graves qu’aient été les faits reprochés au gouverneur Zoé Kabila, l’idéal et la règle auraient été qu’il ait droit à la défense, principe clé de l’Etat de droit qui exclut l’arbitraire », a réagi sur Twitter le député national Claudel Lubaya, membre de l’USN de M. Tshisekedi.
Investi le 24 janvier 2019, le président Félix Tshisekedi a mis fin à son alliance avec le camp de son prédécesseur Joseph Kabila après près de deux ans de cogestion du pays. Après des mois de crise, M. Tshisekedi a réussi à renverser la majorité parlementaire en sa faveur, en ralliant le soutien de députés pro-Kabila, sur fond de menace de dissolution de l’Assemblée nationale.
Sur les 26 gouverneurs de provinces en RDC, Zoé Kabila est le seul à n’avoir pas rejoint le camp de M. Tshisekedi.
Actuellement, le président Tshisekedi dispose d’une majorité à l’Assemblée nationale, au Sénat et dans les assemblées provinciales. Les principales institutions politiques du pays sont dirigées par ses partisans.
Par Regard Sur l’Afrique





















































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