Les États-Unis ont resserré leurs liens avec le pilote de l’avion présidentiel de Nicolás Maduro. Il s’agit de Bitner Villegas, démasqué par Marshall Billingslea, celui-là même qui a gâché le mariage de la fille de Padrino et organisé les opérations de renseignement visant à capturer Álex Saab et ses neveux, liés à la drogue. « Joyeux anniversaire », a déclaré Billinglea sur son compte Facebook.
Les États-Unis savent absolument tout de leur pilote et le ciblent désormais, une nouvelle fois, pour contrecarrer le cercle intime de Maduro. Deux autres officiers de l’armée de l’air auraient déserté et se trouveraient actuellement aux États-Unis, selon diverses sources. Parmi eux figure le directeur des ressources humaines de l’armée de l’air, Pedro Rafael Suárez, qui, selon des informations officieuses, aurait fui via Trinité-et-Tobago.
Une enquête révèle qu’un agent américain a tenté, pendant 16 mois, de convaincre le pilote personnel du président vénézuélien de détourner son avion pour permettre son arrestation. L’opération secrète a échoué, mais elle témoigne d’une des manœuvres les plus directes de Washington pour capturer un chef d’État étranger.
Un plan digne d’un roman d’espionnage a été mis en lumière le 28 octobre par l’agence Associated Press : les services américains ont tenté de recruter le général Bitner Villegas, pilote personnel de Nicolas Maduro, pour détourner discrètement l’avion présidentiel vénézuélien vers un territoire contrôlé par les États-Unis. L’objectif : permettre l’enlèvement et le transfert de Maduro vers les États-Unis, où il est inculpé depuis 2020 pour narco-terrorisme.
Selon l’agence, tout commence en avril 2024 à l’ambassade américaine en République dominicaine. Un informateur signale la présence de deux jets de Maduro en réparation. Ce renseignement permet d’identifier Villegas, colonel de l’armée de l’air et membre de la garde d’honneur présidentielle. C’est lui qui transporte régulièrement Maduro, notamment vers l’Iran, Cuba ou la Russie.
L’agent américain Edwin Lopez, ex-membre des forces spéciales, prend alors contact avec Villegas. Une première rencontre a lieu dans un hangar d’aéroport à Saint-Domingue. Selon Associated Press, citée le 28 octobre, Lopez lui propose une offre alléchante : détourner l’avion vers la République dominicaine, Porto Rico ou la base de Guantánamo, en échange d’une fortune et d’une protection totale.
Pressions, menaces et loyauté du pilote
Malgré l’insistance de l’agent, renforcée par des messages sur WhatsApp et Telegram, le pilote reste loyal à Maduro. En août 2025, Lopez revient à la charge en évoquant une récompense de 50 millions de dollars offerte par Washington pour la capture du président vénézuélien. Le pilote finit par bloquer tout contact.
Après cet échec, Lopez tente de semer le doute sur la loyauté de Villegas. Une photo de leur rencontre est diffusée sur X par Marshall Billingslea, proche de l’opposition vénézuélienne. Ce message, publié au moment où un avion présidentiel effectue un étrange demi-tour au-dessus de Caracas, alimente les rumeurs. Le pilote disparaît quelques jours, puis réapparaît à la télévision vénézuélienne aux côtés du ministre de l’Intérieur Diosdado Cabello, arborant un uniforme militaire et levant le poing en signe de fidélité.
Toujours selon Associated Press, cette tentative d’enlèvement est l’une des actions les plus flagrantes des services américains contre un chef d’État étranger depuis le retour au pouvoir de Donald Trump.
Une stratégie agressive des États-Unis dans la région
Le président américain a récemment autorisé des opérations clandestines de la CIA au Venezuela, renforcé la présence militaire dans les Caraïbes et multiplié les frappes contre des embarcations supposées liées au narcotrafic. Au moins 57 personnes ont été tuées dans ces opérations. Selon AP, les États-Unis ont également saisi deux jets privés de Maduro, l’un en septembre 2024, l’autre en février 2025, sous prétexte de sanctions.
Le gouvernement vénézuélien, à travers une déclaration relayée par AP, a condamné cette « agression directe contre la souveraineté du pays ». Nicolas Maduro a publiquement appelé Donald Trump à « cesser ses préparatifs de guerre » et à renoncer à « la campagne psychologique » menée contre Caracas. Le président vénézuélien a affirmé que son pays faisait face à la plus grave menace d’invasion depuis un siècle.
Les États-Unis n’ont pas commenté l’affaire, mais ce nouvel épisode confirme la volonté persistante de Washington de renverser Maduro, quitte à employer des méthodes de guerre secrète. Mais au-delà de l’échec de l’opération, c’est la gravité du geste qui interpelle : tenter d’enlever un chef d’État en fonction est une violation directe du droit international. Ce précédent inquiétant montre à quel point les États-Unis s’arrogent le droit de faire ce qu’ils veulent, sans aucune limite.
RSA et RT























































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