Une acception communément admise présente le fondamentalisme, comme étant l’ensemble des radicalités qui défendent une conception rigoriste de la religion ou de la politique, au risque d’une confrontation avec la société environnante.
Le fondamentalisme renvoie ainsi à une espèce de comparaison entre un état originel et ses évolutions. Ce qui peut donner de la matière pour une discussion constructive et mutuellement enrichissante, du moins pour des personnes bien intentionnées. Sinon de polémique, le fondamentalisme devient très vite polémologique, lorsqu’il se nourrit d’intransigeance, d’affabulations et de fausses allégations.
Ainsi du fait pour certains d’élever des techniques administratives apprises pendant l’occupation étrangère, en éléments culturels jouissant d’une légitimité égale à celle des fondements de l’écologie sociologique héritée de nos ancêtres. Il en va de même du travestissement d’autres pans de l’histoire de notre pays, qui consiste à faire croire que cette histoire ne commencerait qu’en janvier 1960 pour les uns, en octobre 1961 pour d’autres, ou après la conférence de Foumban d’avril-mai 1972 pour une autre mouvance.
Autant d’oppressantes manipulations cognitives, autant d’enivrantes élégies qui engendrent le clivage, l’ostracisme, la violence. Ces discours tout ce qu’il ya de plus inepte, finissent par transformer de paisibles jeunes gens nourrissant des rêves d’un avenir radieux au sein de la cité Cameroun, en de furieux désespérés animés d’une haine viscérale de leur propre pays, car se prenant pour les descendants de chimériques héros d’autrefois, intrépides défenseurs de royaumes qui n’ont pourtant jamais existé
Mais d’une manière qui ne serait autre que délibérée, tout semble mis en œuvre pour occulter, déformer, contrefaire l’irréfragable réalité selon laquelle nos divers sites de peuplement tribaux sont antérieurs à l’arrivée du colonisateur, nos voisinages et consanguinités, nos divers us et coutumes ancestraux, qui entre eux partagent de très nombreux points de similarité, ayant depuis toujours constitué des facteurs de rapprochement, d’imbrication entre nos tribus.
Le peuple camerounais ne saurait donc être une addition, une juxtaposition, et encore moins une superposition de tribalités sui generis, seulement liées par une communauté de langues étrangères d’un usage purement transactionnel. Le peuple camerounais est d’origine, d’implantation et de mœurs immémoriaux. L’occupation étrangère n’y aura d’ailleurs rien changé, contrairement aux malsaines intentions opportunistes qui veulent regrouper les camerounais en fonction des langues apportées de l’extérieur, ou en rapport avec les points cardinaux.
Pareille catégorisation est une source additionnelle de tracas dont on devrait impunément se passer. Car ce qui importe avant et après tout, ce n’est ni la fidélité proclamée à tel ou tel idiome d’outre-mer, ni la tapageuse démonstration du désir de mimétisme avec tel ou tel peuple étranger. Ce qui importe avant et après tout, c’est la volonté des camerounais de faire de cette binarité linguistique d’importation, un précieux instrument devant servir au rapatriement des savoirs techniques et technologiques, un irrésistible atout de séduction dans le contact avec d’autres peuplades du système solaire.
Capitaine de Vaisseau, ATONFACK GUEMO, Chef de Division Communication – MINDEF
Par Regard Sur l’Afrique
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