La visite au Cameroun de l’ambassadeur français pour les droits LGBTQ+, Jean Marc Berthon, prévue du 27 au 30 juin 2023, suscite la colère et l’indignation de nombreux acteurs de la société civile camerounaise. Ils accusent la France de vouloir imposer son agenda sur les questions relatives à l’homosexualité, qui est interdite et punie par la loi au Cameroun.
Le gouvernement camerounais a fait savoir qu’il s’opposait fermement à cette visite et qu’il menaçait de rompre les liens avec la France si Paris continuait de s’immiscer dans les affaires internes du Cameroun. Mbella Mbella, le ministre des relations extérieures a déclaré qu’il n’accorderait pas d’audience à l’ambassadeur français et qu’il considérait sa venue comme une provocation et une ingérence.
Cette visite intervient dans un contexte de tension entre les deux pays, notamment après la sortie du Conseil national de la communication (CNC) qui a mis en garde les médias contre la diffusion de contenus à caractère homosexuel. Le CNC a rappelé que l’homosexualité était proscrite et condamnée par l’article 347 du Code pénal camerounais et que les médias devaient respecter l’éthique et la déontologie professionnelle.
L’ambassadeur français pour les droits LGBTQ+, Jean Marc Berthon, a pourtant affirmé que son objectif était d’examiner la situation des personnes LGBTQ+ au Cameroun, les dispositions juridiques en vue d’encadrer leurs droits, et le dispositif établi pour lutter contre la prévalence du VIH dans le pays. Il a également annoncé qu’il participerait à une conférence-débat et à un spectacle sur les questions de genre, d’orientation sexuelle et d’identité sexuelle à l’institut français de Yaoundé.
Cette visite intervient également quelques jours avant l’arrivée du président français Emmanuel Macron au Cameroun, dans le cadre d’une tournée en Afrique. Emmanuel Macron, qui se présente comme un « ami » du Cameroun, devra faire face à plusieurs enjeux politiques, économiques, sécuritaires et relatifs aux droits humains. Il devra notamment aborder la question de la transition politique et de la déclassification des archives coloniales françaises.
La France et le Cameroun entretiennent des relations historiques et stratégiques, mais aussi parfois conflictuelles. La France est le deuxième partenaire économique du Cameroun, mais sa part de marché a fortement baissé ces dernières années². La France est également présente militairement au Cameroun, notamment dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans la région du lac Tchad.
La question de l’homosexualité reste un sujet sensible et tabou au Cameroun, où les personnes LGBTQ+ sont souvent victimes de discriminations, de violences et d’arrestations arbitraires. Selon Amnesty International, au moins 50 personnes ont été arrêtées pour homosexualité entre février et avril 2021 au Cameroun.
Regard Sur l’Afrique avec r7media























































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