Alors que le Conseil constitutionnel a entamé ce mercredi 22 octobre l’examen du contentieux post-électoral, l’ancien ministre et candidat à la présidentielle du 12 octobre dernier, Issa Tchiroma Bakary, a appelé les Camerounais à manifester si cette institution venait à proclamer des « résultats falsifiés et tronqués ».
Issa Tchiroma Bakary agite la menace de manifestations avant la décision du Conseil constitutionnel
L’ancien ministre Issa Tchiroma Bakary, désormais opposant et candidat du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC) lors de la présidentielle, a appelé ce mercredi 22 octobre les Camerounais à manifester si le Conseil constitutionnel venait à proclamer des « résultats falsifiés et tronqués ». Issa Tchiroma Bakary a par ailleurs réaffirmé sa certitude d’être le vainqueur de la dernière élection présidentielle.
Une dizaine de recours à examiner
Au même moment, le Conseil constitutionnel, qui devrait annoncer les résultats officiels du scrutin le 27 octobre prochain au plus tard, poursuivait l’examen du contentieux post-électoral lié justement à la présidentielle. L’audience s’est ouverte dès 11h ce matin, au siège de cette institution, située au Palais des Congrès de Yaoundé, la capitale politique camerounaise.
D’après l’article 136 du Code électoral camerounais, « les décisions du Conseil constitutionnel relatives aux opérations électorales, aux résultats des élections et aux candidatures ne sont susceptibles d’aucun recours. »
Et s’agissant du scrutin présidentiel du 12 octobre dernier, le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune nous apprend que le Conseil constitutionnel doit se prononcer sur dix recours au lieu des onze initialement déposés dans son service de greffe.
En effet, dans un courrier daté du 18 octobre et publié sur les réseaux sociaux, Joshua Osih, leader du Social Democratic Front (SDF) et candidat à cette élection, a retiré le recours en annulation partielle du scrutin qu’il avait déposé au Conseil trois jours plus tôt.
Outre l’exclusion qu’il jugeait illégale des représentants du SDF dans plusieurs bureaux de vote, le recours du député Joshua Osih concernait notamment les cas manifestes de fraude électorale dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest – des régions où le pouvoir central de Yaoundé est en guerre depuis 2016 contre les séparatistes anglophones.
Et comme le rappelle Cameroon Tribune, en matière de contentieux, le Code électoral prévoit que le Conseil constitutionnel « statue sur toute requête en annulation totale ou partielle des opérations électorales introduite par tout candidat, tout parti politique ayant pris part à l’élection, ou par toute personne ayant qualité d’agent du gouvernement pour cette élection. »
Contentieux et tensions post-électorales
D’ailleurs, parmi les dix recours déposés au Conseil constitutionnel, six ont pour motifs l’annulation partielle ou totale de la présidentielle du 12 octobre dernier.
Il en est ainsi par exemple pour la candidate de l’Union démocratique du Cameroun (UDC), Patricia Tomaino Ndam Njoya, seule femme parmi les 12 candidats à cette élection. Selon CRTV web Info, le média en ligne du groupe de radio et télévision nationale, cette requête visant à annuler l’élection a été jugée « irrecevable » sur la forme et « non fondée ».
Autre recours déposé, celui de Libii Li Ngue Cabral du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), arrivé troisième lors de la présidentielle de 2018. Il a formulé deux requêtes en annulation partielle du scrutin.
Pourtant, une lettre de désistement signée de sa main a circulé sur les réseaux sociaux. Manifestement, ce courrier n’est pas parvenu au Conseil constitutionnel.
Outre l’interminable attente des résultats de ce scrutin, l’examen de ce contentieux intervient dans un contexte de vives tensions post-électorales. Seule certitude à ce stade, la Commission nationale de recensement général des votes, qui avait été convoquée le 17 octobre dernier par le conseil électoral, a officiellement bouclé ses travaux.
Le procès-verbal de ces quatre jours d’assises a été remis au président du Conseil constitutionnel mardi 21 octobre.
Dans l’attente de la proclamation des résultats, le gouvernement camerounais a interdit, à compter de mercredi, les rassemblements publics et la circulation des mototaxis dans plusieurs villes.
Par RSA avec TV5monde






















































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