Depuis plusieurs mois, la scène politique algérienne est marquée par une dynamique complexe et parfois incertaine, où certains individus clés semblent se positionner contre l’ordre établi.
Parmi les figures émergentes, deux noms reviennent souvent dans les coulisses, le général Mohamed Kaidi et le directeur de cabinet du président Abdelmadjid Tebboune, Boualem Boualem.
Le général Mohamed Kaidi était un officier de haut rang dans l’Armée nationale populaire (ANP) qui, au fil de sa carrière, s’est distingué par sa proximité avec certains cercles du pouvoir.
Il est souvent perçu comme une personnalité influente dans les sphères sécuritaires et militaires de l’Algérie. Bien que ses relations exactes avec le pouvoir en place demeurent floues, certains analystes estiment qu’il pourrait constituer une alternative crédible face aux tensions internes qui secouent actuellement le régime algérien.
Kaidi n’est pas sans rappeler d’autres figures militaires qui, par le passé, ont été en mesure de prendre des décisions cruciales pour l’avenir politique de l’Algérie. Son rôle pourrait, dans un contexte de crise ou de transition, devenir central, notamment si des factions au sein de l’armée ou du gouvernement cherchaient à contester l’autorité présidentielle actuelle.
Boualem Boualem joue également un rôle stratégique au sein du régime en place. Ce poste, généralement occupé par un technocrate influent, est un carrefour entre le président et les autres branches de l’État. Il est chargé de coordonner les décisions et de veiller à la bonne marche de l’exécutif.
Bien que souvent discret sur le plan public, ce directeur de cabinet est un acteur majeur de la gestion quotidienne de l’administration et des affaires de l’Etat. Sa position pourrait lui conférer une certaine légitimité et une influence non négligeable, surtout si une fronde au sein du pouvoir exécutif devait se manifester.
En l’absence de réformes substantielles et dans un contexte d’insatisfaction croissante au sein de la population, de nombreux observateurs estiment que la situation politique en Algérie est fragile.
Des dissensions au sein de l’armée et du gouvernement, accompagnées de tensions sociales, pourraient mener à une remise en question du statu quo.
C’est dans ce climat incertain que le général Mohamed Kaidi et le directeur de cabinet de Tebboune pourraient être perçus comme un duo capable de remettre en cause l’équilibre actuel. Leur alliance potentielle pourrait s’appuyer sur des divisions internes au sein du pouvoir, que ce soit au niveau de l’armée, des services de sécurité ou même des partis politiques proches du président et du général Saïd Chengriha.
L’hypothèse d’une telle opposition, ou même d’une alliance d’opportunité entre ces deux figures, pourrait peser lourdement dans le paysage politique. Leur action commune pourrait être une réponse à l’absence de réformes structurelles et à une gouvernance perçue comme inefficace face aux défis économiques, sociaux et politiques que traverse le pays.
Mohamed Kaidi, le général algérien qui a induit en erreur la France
Le jeune général-major Mohamed Kaidi, l’homme qui avait succédé à Bachir Tartag dans le poste de coordinateur des services algériens, a mené ses interlocuteurs français en bateau. Quelques jours avant le début de la campagne électorale pour les élections du 12 décembre 2019, Mohamed Kaidi a effectué un voyage important à Paris au cours duquel il a organisé une rencontre secrète au sein même de l’ambassade d’Algérie à Paris. Cette rencontre a réuni Mohamed Kaidi avec un émissaire du patron de la DGSE française, Bernard Emié, un haut responsable du ministère des finances français et un autre représentant du Quai D’Orsay.
Au cours de cette réunion, Mohamed Kaidi a clairement fait savoir à ses interlocuteurs français que l’identité du futur Président de la République en Algérie était pratiquement connue et l’affaire serait scellée. Et dans le même sillage, Mohamed Kaidi n’a pas tari d’éloges sur Azzedine Mihoubi le présentant comme un candidat idéal pour assumer la lourde charge de Président de la République. Les français prennent note et sortent de la réunion avec l’assurance que le pouvoir algérien placera un certain Azzedine Mihoubi comme futur Président de la République.
Or, le 12 décembre, comme tous les algériens, la DGSE et le Quai d’Orsay découvrent un tout autre résultat et comprennent eux-aussi que le groupe de généraux soutenant Azzedine Mihoubi n’est pas du tout crédible ou influent. Cette maladresse ne passe pas chez Macron qui ne va pas cacher son exaspération et va observer au départ une attitude méfiance à l’égard de l’annonce de la victoire de Tebboune. Macron n’a pas du tout apprécié le manque de sérieux et les incohérences de l’institution militaire en Algérie. Le chef de l’Elysée décide, ainsi, de prendre ses distances tout en exprimant son mécontentement de façon diplomatique. A cause de Mohamed Kaidi et de sa boulette, Paris ne veut plus couvrir le pouvoir algérien.
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