Par Tinno BANG MBANG
La situation du Mali et du Sahel découle d’un immobilisme politique présent bien avant IBK. Un manque de volonté, une incapacité à agir concrètement pour transformer le pays.
On a l’impression que le pays entier est en colère contre IBK. Comment en est-on arrivé là ? Depuis le 5 juin 2020, les maliens sont dans la rue. Face à la colère, le Président Ibrahim Boubacar Keïta tente de renouer le dialogue. A la tête de l’insurrection, son rival l’Imam Dicko, continue de gagner du terrain.
Le Mali est à un tournant décisif de son histoire.
Sur le plan sécuritaire, la situation du Mali est comparable à celle de la Libye qui depuis l’intervention de l’OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique nord) en 2011, fait face à une confusion générale qui a facilité l’arrivée de groupes terroristes. A la crise sociale et sécuritaire, s’ajoute désormais une crise politique. Sur le plan éducatif nous ne formons pas de cadres capables de résister aux sirènes de la corruption et c’est une des causes de nos problèmes.
Il y a aussi un manque de redistribution des richesses et d’accès aux soins. IBK n’a pas su rassembler les Maliens au delà des différentes communautés. Or la société est non seulement fracturée, mais complètement effondrée. En témoignent les affrontements sanglants entre Dogons (sédentaires) et Peuls (nomades). Une guerre inutile et fratricide rendue possible par une territorialisation communautaire du pouvoir.
Ces gens défendent leurs intérêts, le rôle du politique est de faire en sorte que leur intérêt commun soit le Mali. C’est d’ailleurs en s’engouffrant dans cette faille que l’Imam Dicko (chef de file du mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques de contestation : M5-RFP), a mobilisé les forces vives pour exhorter le Président à démissionner.
Le chef de l’opposition Soumaïla Cissé, porté disparu depuis le 25 mars 2020, IBK affirmait avoir «des preuves de vie». Ce qui avait prouvé son implication direct de sa disparition.
Le chef de l’opposition Soumaïla Cissé, porté disparu depuis le 25 mars 2020, IBK affirmait avoir « des preuves de vie ». Ce qui avait prouvé son implication direct de sa disparition. kidnappé dans le centre du pays par des hommes armés. L’homme politique de 71 ans est toujours entre les mains de ses ravisseurs et ses proches craignent qu’il ne lui arrive malheur. Comment a-t-il été kidnappé ? Il était à la tête d’une délégation de 16 personnes se rendant à Koumaira, dans le Cercle de Niafounké, Soumaila Cissé et ses accompagnants sont attaqués le 25 mars 2020 entre 16h et 17h par des hommes armés qui les ont kidnappés. Les autres membres de la délégation sont libérés quelques jours après. Mais lui est encore entre les mains de ses ravisseurs. « Son garde du corps a été tué lors de la prise d’otages ».
Les enjeux principaux de la révolte Le Mali joue sa survie face à plusieurs grands risques. Sur le plan économique, il faut absolument que les gens puissent vivre de leur travail, ce que l’instabilité ne permet pas. Politiquement, les maliens pourront se retrouver entre les mains de n’importe qui au cas ou la situation se dégrade, nous ne savons pas de quoi demain sera fait.Cette grande République laïque est actuellement en danger et nous devons trouver un moyen pour que les individus cohabitent. Il faut mettre en place une démocratie adaptée aux mœurs et à aux valeurs des maliens.
En ce qui concerne l’aide internationale, si l’on prend le cas de la France qui est la force la plus importante au Mali avec plus de 10,000 soldats, (sans prendre en compte ceux des alliés français) son intérêt est de préserver le peu de sécurité dans le pays et la région (le G5 Sahel avec la Mauritanie, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad, ndlr). Mais jusqu’où la France pourrat-elle soutenir le Mali ? Mille questions, mille réponses…
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