Ousmane Sonko est déterminé à se lancer dans la course à la magistrature suprême de son pays. La candidature de l’opposant sénégalais pour l’élection de février 2024 a été déposée auprès du Conseil constitutionnel.
C’est la cellule de communication de son parti qui a annoncé l’information mardi. Ousmane Sonko fait ainsi fi de son bras de fer avec l’Etat qui dure depuis au moins 2 ans. Signe de cette crise, le refus de la direction générale des élections de délivrer à l’opposant, tous les documents nécessaires dont les fiches de parrainage.
Mais ses partisans font désormais ‘ »confiance à la justice » face à un Etat cherchant selon eux à écarter un adversaire potentiel du scrutin.
Condamné en juin à 2 ans pour débauche de mineur, Ousmane Sonko est en prison depuis juillet pour moult chefs d’inculpation.
Un casier judiciaire qui rend son avenir électoral incertain. Mi-décembre, un juge a relancé sa candidature en ordonnant sa réinscription sur les listes électorales, confirmant une décision rendue en octobre par le tribunal de Ziguinchor (Sud) qui avait été cassée par la Cour suprême.
Bassirou Diomaye Faye, lui aussi en prison, est le plan B du parti de Sonko, le Pastef (parti des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité) – dont les autorités ont annoncé la dissolution fin juillet – pour l’élection présidentielle du 25 février 2024.
Le Conseil constitutionnel doit annoncer la liste des candidats retenus à la présidentielle le 20 janvier.
Karim Wade dépose sa candidature
L’opposant sénégalais Karim Wade, 55 ans, fils et ancien ministre de l’ex-président Abdoulaye Wade (2000-2012), a déposé dans la nuit de vendredi à samedi sa candidature à l’élection présidentielle de février 2024, a indiqué son mandataire.
« Nous venons de déposer la déclaration de candidature de notre frère Karim Meïssa Wade », a déclaré Maguette Sy, son mandataire, à la sortie du Conseil constitutionnel.
« Je suis heureux de vous annoncer que mon dossier de candidature à l’élection présidentielle du 25 février prochain a été déposé aujourd’hui au Conseil constitutionnel. Un pas de plus, ensemble, vers un avenir meilleur pour le Sénégal », a écrit de son côté l’opposant sur X (ex-Twitter), qui vit en exil.
Son parti, le Parti démocratique sénégalais (PDS), a désigné Karim Wade comme son candidat à la présidentielle du 25 février, désignation qu’il a acceptée de longue date.
Mais les interrogations subsistent sur les implications légales d’une condamnation ancienne de M. Wade et sur sa capacité à rentrer au pays.
Karim Wade a été condamné en 2015 à six ans de prison ferme pour enrichissement illicite. Détenu pendant plus de trois ans, il été gracié en 2016 par le président Macky Sall, et vit depuis en exil, le Qatar étant communément cité comme un de ses lieux de résidence.
Sa condamnation l’a empêché d’être candidat à la présidentielle de 2019, remportée par Macky Sall.
L’Assemblée nationale a voté en août une loi rendant son éligibilité à Karim Wade ainsi qu’à une autre figure de l’opposition et ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, à la suite d’un dialogue politique initié par le président Sall et boycotté par une partie de l’opposition.
Khalifa Sall, qui n’a aucun lien de parenté avec le président, a été reconnu coupable en 2018 de faux en écriture et d’escroquerie, et condamné à cinq ans de prison. Emprisonné en 2017, il a recouvré la liberté en 2019 après avoir également bénéficié d’une grâce présidentielle.
Plus de 200 candidatures sont déclarées pour la présidentielle.
Regard Sur l’Afrique avec Sources additionnelles • AFP
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