Après les grandes tendances données par la Commission électorale nationale autonome (Cena), la Cour constitutionnelle du Bénin a proclamé les résultats officiels jeudi à 20 heures dans un contexte marqué par une nouvelle journée d’échauffourées à Cotonou où on dénonçait un scrutin sans les partis d’opposition.
En effet, le 11 avril dernier, le président béninois a souligné que toutes les parties souhaitant participer aux élections devraient déposer leur candidature dans le délai imparti mais une délégation de six leaders de l’opposition s’est alors rendue au palais présidentiel pour y rencontrer Patrice Talon. Les représentants de l’opposition ont tenté, en vain, de plaider leur cause auprès du président de la République et d’obtenir une exemption ou un délai supplémentaire.
Depuis, l’opposition béninoise ne cesse de contester les élections législatives et les médias occidentaux ne manquent aucune occasion pour souffler sur les braises et dénoncer des élections législatives sans opposition.
Pourquoi le camp atlantiste sort de ses gonds et s’acharne sur Talon ?
Remontons un peu en arrière :
Le président béninois, Patrice Talon, dès sa prise de fonction, a clairement affiché sa détermination à bousculer les règles déséquilibrées qui attribuaient des avantages léonins à certains privilégiés au détriment de la masse laborieuse et c’est ainsi qu’un grand nombre de décrets et lois avaient été retoqués et des marchés publics, annulés.
Le président béninois a aussi réclamé à la France et aux pays occidentaux, la restitution des biens culturels. Cette légitime réclamation a fait boule de neige et tous les pays qui ont été injustement spoliés de leurs patrimoines culturels ont suivi le Bénin.
Le 23 mai 2018, à la Conférence Internationale sur l’accès aux médicaments de qualité en Afrique francophone, Patrice Talon avait encore frappé un grand coup en fustigeant le coût élevé des médicaments et le fait qu’il y ait des médicaments spécifiquement destinés à l’Afrique et de qualité douteuse : « Il faudra en effet que la lutte devienne sincère à tout point de vue et que les laboratoires pharmaceutiques cessent de développer des chaînes de production exclusivement dédiées aux pays pauvres. Une telle discrimination est immorale.
Elle viole l’éthique, côtoie pour le moins l’illicite et fragilise, dans tous les cas, notre lutte contre les faux médicaments. Est-il d’ailleurs possible que dans un même pays, il y ait des médicaments produits pour les pauvres et non recommandés pour les riches ? Pourquoi au plan international, il y a des fabrications, des productions de médicaments destinés exclusivement aux pays pauvres et non aux pays développés ? (…) la lutte contre les faux médicaments doit être sincère… », avait-il déclaré.
Ce qui se passe au Bénin depuis l’avènement du président Patrice Talon est donc totalement inattendu des occidentaux, pour qui, le candidat idéal aurait été Lionel Zinsou et non pas Patrice Talon.
En effet cela fait maintenant plus de vingt et cinq semaines que les Français, à travers les Gilets jaunes, crient leur rejet de la politique menée par Emmanuel Macron. Des violences sont régulièrement perpétrées sur les manifestants. Si une crise avait écalaté dans un pays africain, le présidenr français n’aurait lui pas hésité à donner des leçons à son homologue africain : « écoute ton peuple » ou encore « démissionne » !
Le scénario on le connaît bien : les impérialistes étouffent toujours dans le sang, les efforts d’affranchissement des pays africains de leur joug. Et ce qui se passe au Bénin depuis quelques mois n’échappe pas à la règle.
Mais le peuple béninois le sait bien : aucun pouvoir n’est éternel, aucune législature n’est inamovible et aucun mandat présidentiel n’est à vie. Il doit donc abandonner la violence et retrouver la paix qui l’a toujours caractérisé.
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