Les deux plus grands opérateurs du pays, MTN (filiale du groupe sud-africain) et Orange (filiale de l’opérateur français), sont touchés, perturbant toute la vie quotidienne, notamment économique et bancaire. Seul le troisième opérateur mobile, le Marocain Moov, fonctionne normalement. À Douala comme à Abidjan, des queues inhabituelles se sont formées devant les agences pour acheter et recharger des cartes SIM.
D’importantes coupures d’Internet affectent plusieurs pays africains en raison d’anomalies concernant plusieurs câbles sous-marins. La Côte d’Ivoire est fortement impactée.
Pas un, ni deux, ni trois, mais quatre câbles sous-marins de fibre optique ont été endommagés au large des côtes ivoiriennes. Une situation « inédite » pour les États et les opérateurs télécoms.
La coupure a débuté jeudi matin, et dans la nuit de jeudi à vendredi, seuls 3 % des internautes ivoiriens avaient une connexion, selon l’ONG NetBlocks. Dans un communiqué, le ministère ivoirien de la Transition numérique a fait état de « fortes perturbations du service internet sur toute l’étendue du territoire national », liées selon lui à des « coupures inhabituelles de câbles qui sont intervenues à la fois au niveau local en raison de travaux de voirie » à Abidjan et « au niveau international sur plusieurs câbles sous-marins ».
Après d’importantes coupures internet dans plusieurs pays africains le 14 mars, Orange, MTN, Vodacom ou encore Telecel ont progressivement rétabli l’accès au réseau. Privés de quatre câbles sous-marins de fibre optique, indispensables pour connecter le monde à la toile, les opérateurs télécoms se sont rapidement engagés à mutualiser leurs capacités pour accélérer le processus de rétablissement.
Jeudi soir, le directeur général de la Transformation numérique au sein du ministère, Olivier Avoa avait précisé à la télévision nationale que quatre sur cinq des câbles sous-marins qui permettent à la Côte d’Ivoire d’avoir accès à internet « ont subi des incidents ». Chaque opérateur utilise un câble, et « le seul câble qui n’a pas été sectionné, c’est celui de Moov Africa », avait-il ajouté.
Des efforts sont faits « pour que les choses se normalisent », avait-il ajouté, estimant qu’il faudrait « une semaine » pour la réparation des câbles sous-marins. De son côté, la branche ivoirienne du groupe sud-africain MTN a écrit vendredi sur X que la connexion était « partiellement rétablie », précisant que « les travaux entrepris » se « poursuivent ».
Pourquoi cette panne ?
Petite précision sur les problèmes en cours :
A) le Cameroun dispose de 3 sorties physiques pour 4 cables optiques sous-marins actifs et en exploitation commerciale : Douala (SAT-3), Limbe (WACS) et Kribi (SAIL & NCSCS)
B) Un incident important a eu lieu au large de la Côte d’Ivoire dont la root cause est encore en étude entraînant l’interruption de quatre (4) cables parmi lesquels trois des cables connectant le Cameroun :
–> SAT-3
–> WACS
–> ACE
–> MainOne (continuation de NCSCS)
C) Avec SAT-3, WACS et NCSCS (MainOne) down simultanément, seul le câble SAIL ne longeant pas la cote Africaine (et donc pas affecté par la coupure au large de la Cote d’Ivoire) porte aujourd’hui l’ensemble de la connectivité internationale du Cameroun.
Pays touchés
Selon des données publiées par Netblocks, dans la nuit de jeudi à vendredi, outre la Côte d’Ivoire, les pays les plus affectés étaient dans l’ordre le Liberia, le Ghana, le Bénin, le Burkina Faso, l’île Maurice et le Togo. La panne était moins sévère dans d’autres pays, Cameroun, Gabon, Namibie et Rwanda. En Afrique du Sud, la connexion était globalement rétablie.
La majorité du trafic internet transite à travers le monde par des câbles de fibre optique sous-marins, dont l’un, long de 15,000 km, part du Portugal pour relier Le Cap en Afrique du Sud.
Regard Sur l’Afrique Par Tinno BANG MBANG
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