Dans la liste de trois nouveaux pays candidats à une adhésion au groupe des BRICS, deux sont situés en Afrique. Le Cameroun et le Zimbabwe ont officiellement exprimé leur intérêt pour l’alliance, dans le but de dynamiser leurs économies.
Le Cameroun fait partie des trois nouveaux pays qui ont exprimé leur intérêt à rejoindre l’alliance BRICS, selon le journal en ligne watcher. Toujours selon notre confrère, le Zimbabwe, le Cameroun et le Pakistan ont officiellement exprimé leur intérêt à rejoindre le groupe des BRICS cette année.
A ce jour, les BRICS représentent près de 23% du PIB mondial, 16% du commerce mondial et 42% de la population mondiale avec environ 3,21 milliards d’habitants répartis sur 39 746 220 km2, avec des revenus estimés à plus de 26 milliards de dollars. C’est à peu près 25% de l’économie mondiale, donc pour des pays, adhérer aux BRICS est une opportunité importante leur permettant d’avoir une certaine ouverture sur le marché mondial, d’avoir une certaine ouverture en terme de partenariats avec des pays puissants qui composent ce bloc pour leur permettre de faire face à leurs objectifs de développement et à leurs politiques de développement socio-économiques.
L’avenir réside dans les pays du BRICS.
Ce sont des pays dotés d’immenses ressources naturelles dont l’exploitation peut booster leur croissance économique, générer des emplois et par ricochet, lutter contre l’extrême pauvreté qui touche certains pays.
Le Zimbabwe cherche des opportunités de développement économique et souhaite rompre sa dépendance au dollar. La Chine a annulé une partie de la dette du Zimbabwe, et les BRICS devraient accueillir de nouveaux membres lors du prochain sommet en octobre 2024.
La Banque de réserve du Zimbabwe (RZB) a officiellement introduit sa monnaie adossée à l’or, le Zimbabwe Gold (ZiG) lundi 8 avril 2024. Suite à une période d’hyperinflation en 2020 atteignant jusqu’à 785 %, le taux d’inflation au Zimbabwe demeure élevé, enregistrant 55 % au mois de mars 2024.
La candidature du Zimbabwe à rejoindre la nouvelle banque de développement des BRICS signifie un pivot stratégique vers un paysage financier multipolaire. Face à un taux d’inflation estimé à 55% du PIB en mars 2024, le Zimbabwe, grâce à sa nouvelle monnaie adossée sur l’or, souhaite rompre sa dépendance au dollar. Dans cette perspective, la possibilité de prêts en monnaie locale qu’offre la nouvelle banque de développement des BRICS représente une aubaine.
Le Zimbabwe fait face à une hyperinflation et intégrer les BRICS pourrait lui permettre d’avoir des soutiens budgétaires, des appuis financiers à partir de la banque de développement créée par ce bloc économique et pourquoi pas nouer des partenariats commerciaux qui permettent que l’investissement soit au coeur de la coopération entre le Zimbabwe et les BRICS.
Les BRICS veulent créer un ordre alternatif au système actuel, notamment en matière de financement des économies.
Au plan géopolitique, les BRICS comptent deux membres permanents au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, notamment, la Russie et la Chine, et sont tous affiliés à d’autres organisations multilatérales tout aussi importantes à l’instar du G20. Au regard de ces atouts, il est tout à fait normal de prendre très au sérieux le désir des BRICS de restructurer la gouvernance mondiale pour la rendre plus équilibrée et conforme aux intérêts de toutes les parties, en commençant par le système financier international.
En effet, le constat est fait depuis longtemps que le système financier mondial actuel chapeauté par le FMI et la Banque mondiale, et dominé par le dollar, ne répond plus avec la justesse d’autrefois aux besoins et aux aspirations d’un certain nombre de pays, parmi lesquels les pays émergents. La remise en cause de ce système et de la prééminence du dollar comme monnaie de réserve et dans le commerce mondial, les transactions de change, les paiements SWIFT et de la dette, s’est accentuée avec la dénonciation de l’instrumentalisation qui était faite de ce système par des puissances occidentales, soit avec les hausses des taux d’intérêt, l’interdiction d’utiliser le dollar, soit encore avec l’adoption unilatérale de sanctions financières contre des Etats considérés comme paria par ces puissances.
Le Cameroun entretient globalement de bonnes relations bilatérales avec chacun des pays qui forment les BRICS.
La sollicitude des BRICS à l’endroit de plusieurs pays africains, en particulier le Cameroun, s’inscrit en droite ligne des objectifs prioritaires de ce bloc constitué d’Etats influents. Entre autres priorités, ils militent pour un approfondissement de la coopération Sud-Sud, celle-ci devant permettre de renforcer la coopération et la collaboration entre les pays en développement, partager les meilleures pratiques et soutenir les initiatives qui contribuent au développement global.
La volonté des BRICS d’améliorer la dynamique coopérative avec d’autres Etats du continent disposant d’un potentiel générateur de profits réciproques à moyenne ou longue durée. C’est bien sûr le cas du Cameroun. En plus des relations privilégiées et fécondes qu’entretient le Cameroun avec l’ensemble des Etats membres des BRICS, sa contribution remarquée ces dernières années sur des sujets majeurs qui intéressent au premier degré les BRICS, à l’exemple de la refonte du système de gouvernance.
Ce qu’il faut dire à la suite est que, pris au cas par cas, Yaoundé entretient de bonnes relations bilatérales multiformes et diversifiés avec chaque pays membre du Brics. Tenez par exemple sur le plan commercial, en consultant la ‘‘Note sur le commerce extérieure du Cameroun au cours de l’année 2021’’ réalisée par l’Institut national de la statistique l’on observe que les pays de ce bloc diplomatique se positionne tant sur le segment des exportations que sur celui des importations. Sur ce dernier point la Chine se positionne comme 1er fournisseur du Cameroun avec 17% de parts de marché des importations, d’une valeur de 659,1 milliards de Fcfa pour 990 400 tonnes de marchandise importées. L’Inde occupe le 3e rang avec 7,2% des parts de marché, pour 588 700 tonnes de marchandise importées d’une valeur de 280,2 milliards de Fcfa. En 4e position la Russie avec 1 054 800 tonnes de marchandise d’une valeur de 263,8 milliards de Fcfa, pour 6,8% de parts de marché.
Le ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique a annoncé, le 5 avril, l’inauguration dans la localité de Kana, dans la région de l’Est, de la première unité de traitement en vase clos du minerai d’or du Cameroun. Une première en Afrique centrale, selon le patron par intérim de ce département ministériel, Fuh Calistus Gentry, qui affirme que le projet est porté par les sociétés Codias, Yucam et Xin Wang. Avec une capacité de traitement maximal de 500 tonnes de minerai par jour
Vers la dédollarisation
Progressivement, le monde semble se détacher de l’utilisation du dollar, se tournant vers des alternatives telles que des monnaies locales, le Bitcoin, et désormais l’étalon or.
Au mois de janvier 2024, les Émirats arabes unis ont réalisé leur 1er paiement en dirham numérique à la Chine, se passant du dollar. Au mois de juillet 2023, l’Iran, la Russie, et la Chine ont publiquement fait appel à la dédollarisation. Au mois de mars 2024, les BRICS+ ont annoncé le développement d’un système de paiement basé sur la blockchain et une monnaie numérique commune.
Comment le groupe des Brics a-t-il été créé ?
En 2001, un économiste de la banque d’investissement Goldman Sachs, Jim O’Neill, a créé l’acronyme « Bric » pour Brésil, Russie, Inde et Chine.
Il s’agit de grands pays à revenu intermédiaire dont l’économie connaissait une croissance rapide à l’époque. Il a prédit qu’ils pourraient devenir les premières économies mondiales d’ici 2050. En 2006, les quatre pays ont décidé de s’unir pour former le groupe Bric. L’Afrique du Sud a rejoint le groupe des Brics en 2010.
Depuis le sommet de Iekaterinbourg en 2009, le groupe des BRICS a pris la forme d’une conférence diplomatique à part entière, donnant lieu à un sommet par an, se déroulant à tour de rôle dans chacun des cinq États. Le but de ces sommets est d’affirmer la place majeure de ces pays sur la scène internationale, et de mettre en scène leur poids économique et politique, en particulier au regard d’autres États ou groupes d’États comme les États-Unis ou l’Union européenne. Le 1er janvier 2024, le groupe s’est élargi à cinq nouveaux membres, ce qui représente un basculement important dans son histoire : Arabie saoudite, Égypte, Émirats arabes unis, Éthiopie, et Iran.
Regard Sur l’Afrique Par Tinno BANG MBANG
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