L’activiste suprémaciste noir Kemi Seba s’est vu retirer sa nationalité française, une première depuis les années 1960. Connu pour ses débordements antisémites et violents, le militant panafricaniste, installé au Bénin, dont il possède aussi la nationalité, milite de manière virulente pour la fin de la « Françafrique ». Le gouvernement a usé d’une procédure tombée en désuétude depuis les années 1960.
Cette décision à l’encontre du militant, à la tête du groupe Urgences panafricanistes, connu pour ses prises de positions anti-occidentales a été consacrée par un décret paru le 8 juillet au Journal officiel.
« Me retirer la nationalité car je critique votre néocolonialisme est, chères autorités françaises, une reconnaissance […] de l’efficacité de mon travail politique contre VOUS AUTRES, les tenants de cette Françafrique », a réagi M.Séba sur X.
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Le Béninois avait annoncé cette démarche de la France fin février. Plus tard, Kémi Séba, de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, avait brûlé, devant des caméras à Paris, son passeport français.
Ces dernières années, il a organisé ou participé à plusieurs manifestations contre le franc CFA en Afrique. Le militant a plusieurs fois été interpellé ou expulsé, notamment de Côte d’Ivoire, du Sénégal et de Guinée.
Deux courtes lignes dans le Journal officiel du mardi 9 juillet. C’est tout ce qu’il a fallu pour officialiser le retrait de la nationalité française par décret, signé la veille, du militant panafricaniste et farouche adversaire de la présence française en Afrique, Kemi Seba, condamné à plusieurs reprises pour violences, menaces, antisémitisme et incitation à la haine raciale. Il y est mentionné sous son vrai nom, Stellio Gilles Robert Capo Chichi, né le 9 décembre 1981 à Strasbourg.
Le ministère de l’intérieur avait engagé une procédure de retrait de la nationalité française de Kemi Seba, possédant également la nationalité béninoise par ses parents, sur la base de l’article 23-7 du code civil : « Le Français qui se comporte en fait comme le national d’un pays étranger peut, s’il a la nationalité de ce pays, être déclaré, par décret après avis conforme du Conseil d’Etat, avoir perdu la qualité de Français. » Le décret, pour entrer en vigueur, doit obtenir un avis favorable de la section de l’intérieur du Conseil d’Etat. Le caractère contraignant de l’avis, qui n’a pas été rendu public, fait débat entre les différents juristes consultés par Le Monde.
« Cette décision est conforme avec la ligne de fermeté [du ministre de l’intérieur] Gérald Darmanin à l’égard des personnes qui ont un comportement contraire aux valeurs de la République et hostile aux intérêts de la France », explique-t-on Place Beauvau. Selon une source proche du dossier, Kemi Seba « intervient très activement dans la vie publique du Bénin et déclare y nourrir des ambitions politiques le conduisant à aspirer à l’exercice des plus hautes fonctions de l’Etat béninois ».
Par Regard Sur l’Afrique
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