Une tentative de « déstabilisation ». C’est ainsi que le président sénégalais Macky Sall a qualifié mercredi les accusations de corruption portées contre l’un de ses frères dans un reportage de la BBC consacré au prometteur secteur gazier et pétrolier. « Nous savons que là où il y a du pétrole, certains vont tenter de déstabiliser le pays […].
Le gouvernement va poursuivre cette affaire », a-t-il déclaré après la prière de l’Aïd al-Fitr marquant la fin du ramadan.
Une annonce faite alors que l’exploitation d’importantes réserves au large du Sénégal devrait commencer d’ici 2021 ou 2022.
« Je tiens à ce que la vérité soit rétablie », a affirmé le président Sall, promettant de sévères sanctions aux fauteurs de troubles et aux auteurs des accusations. Quelle mouche a piqué Londres ? Qui veut faire chanter le président Sall ? Le scénario du code minier congolais risque-t-il de se reproduire au Sénégal ?
En tout cas, Macky Sall a commis l’imprudence la semaine dernière en conseil des ministres, en évoquant « l’urgence d’introduire dans le circuit législatif le projet de loi portant sur la répartition des revenus issus de l’exploitation des ressources pétrolières, avec la prise en compte des générations futures ».
Sall a rappelé à cette occasion « son attachement prioritaire au développement durable, ainsi qu’à l’exploitation optimale et transparente de nos ressources naturelles », selon le communiqué du conseil des ministres, qui ajoute que le chef de l’État « a confirmé et rappelé sa décision d’élargir le Comité d’orientation stratégique du pétrole et du gaz (COS-PETRO-GAZ) aux représentants de la société civile et de l’opposition ».
Sall a rappelé les mesures mises en place depuis trois ans, parmi lesquelles la création du COS-PETROGAZ et la création d’un Institut national du pétrole et du gaz pour former les meilleures ressources humaines.
Et surtout, le champ gazier Grand Tortue/Ahmeyim, qui est considéré comme le plus important gisement en Afrique de l’Ouest, avec des réserves estimées à 450 milliards de mètres cubes.
Ce gisement est à cheval sur la frontière sénégalo-mauritanienne.
Le début de la production de ce gisement gazier est prévu pour 2022. Eh bien, Shell, Total et autres compagnies pétrolières occidentales n’aiment guère que le pétrole sénégalais revienne aux Sénégalais. Sall se fait accuser sans doute pour rectifier le tir.
Par Regardsurlafrique Avec Presstv
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