Très malade, il était évacué vers la France, où il avait été hospitalisé. Âgé de 83 ans, le sultan Bamoun s’est éteint ce lundi 27 septembre. Il demeurait l’une des personnalités les plus influentes du pays.
C’est un nuage noir qui plane sur le peuple Bamoun. Le Sultan Ibrahim Mbombo Njoya a rejoint ses ancêtre, il est décédé dans la nuit de dimanche à lundi à l’hôpital américain de Paris des suites de la Covid-19.
Le 9 septembre dernier, le sultan Ibrahim Mbombouo Njoya a été dans un premier temps admis au Centre des Urgences de l’hôpital central de Yaounde (Cury) avant d’être évacué d’urgence en France. C’est la fin d’une ère pour les Bamouns, ce peuple installé depuis sept siècles dans les montagnes de l’ouest du Cameroun.
Dix-neuvième sultan des Bamouns
Fils de Seidou Njimouluh Njoya, Sultan des Bamoun, Ibrahim Mbombo Njoya, est né le 27 octobre 1937 à Foumban, Ibrahim Mbombo Njoya en était devenu le sultan le 10 aout 1992, remplaçant à ce poste son père, Seidou Njimouluh Njoya.
Il était le père de l’actuel Président par intérim de la Fédération Camerounaise de football, Seidou Mbombo Njoya et de l’entraîneur de l’équipe nationale féminine de Basket-ball, Ahmed Mbombo Njoya.
Diplômé de l’Institut d’études administratives de Dakar, il avait intégré l’administration camerounaise en 1958, soit deux ans avant l’indépendance, en tant que secrétaire du haut-commissaire de la République française au Cameroun. Le début d’une longue carrière publique, au cours de laquelle il aura occupé à sept reprises des fonctions ministérielles et à deux reprises celles d’ambassadeur.
D’Ahmadou Ahidjo à Paul Biya
En 1992, Ibrahim Mbombo Njoya avait mis un terme à sa carrière administrative à la faveur de son intronisation, mais il n’avait pas renoncé à la politique. D’abord membre haut placé de l’Union nationale du Cameroun (UNC) d’Ahmadou Ahidjo, il avait ensuite rejoint, dès sa création en 1985, le comité central et le bureau politique du Rassemblement démocratique du peuple du Cameroun (RDPC, au pouvoir).
Les 29 années de son règne auront été relativement calmes, mais son parcours politique aura été émaillé de rudes batailles, et ce dès l’avènement du multipartisme. La plus féroce d’entre elles l’a opposé à son cousin, Adamou Ndam Njoya, fondateur de l’Union démocratique du Cameroun (UDC, opposition) : tous deux se battront pour Foumban lors des élections municipales de 1996 et le sultan sera sèchement battu dans son propre royaume. L’opposition entre les deux hommes demeurera vive jusqu’au décès d’Adamou Ndam Njoya, en mars 2020. En 2013, il fut même pressenti pour occuper la présidence du Sénat, ce qui aurait fait de lui la deuxième personnalité du pays.
Selon la tradition bamoun, ne peuvent prétendre au trône que ceux qui sont nés durant son règne. Dans la querelle qui se profile, nul doute que sa dernière épouse, l’influente africaine-américaine Kadidj Jennifer James Mbombo Njoya, devrait jouer les arbitres.
Son parcours
1937 : Ibrahim Mbombo Njoya est né le 27 Octobre à Foumban Administrateur civil principal
1957-1960 : Attaché du cabinet du Haut Commissaire Français de la République du Cameroun
1960 : Chef de Cabinet du Secrétariat d’Etat Chargé de l’Information
1961 : Directeur de Cabinet du Ministre des Forces Armées
1964-1965 : Commissaire Général à la Jeunesse, au Sport et à l’Education Populaire
1965-1970 : Ministre Adjoint de l’Education Nationale, de la Culture, de la Jeunesse et des Sports
1970-1974 : Ambassadeur du Cameroun en République de Guinée Equatoriale
1974-1980 : Ambassadeur du Cameroun en République Arabe d’Egypte
1980-1982 : Vice Ministre des Affaires Etrangères
1982-1983 : Ministre des Postes et Télécommunications
1983-1986 : Ministre de la Jeunesse et des Sports
1986-1988 : Ministre de l’Information et de la Culture
1988-1990 : Ministre de l’Administration Territoriale
1990-1992 : Ministre de la Jeunesse et des Sports (2e Fois)
1991 : Par Décret Présidentiel n°91/485 du 03 décembre, a assuré L’intérim Du Premier Ministre absent du territoire national
Avril-Nov. 1992 : Ministre Chargé des Relations avec les Assemblées
1992 (10 Août) : Ibrahim MBOMBO NJOYA est intronisé Sultan, Roi des Bamun
1996 : Président à vie du Conseil Supérieur des Sports en Afrique (Désigné par tous les Ministres Africains des Sports en Assemblée
Générale tenue à Alger).
Distinctions Honorifiques
• Chevalier de L’ordre de la Valeur
• Officier de l’ordre de la Valeur
• Commandeur de L’ordre de la Valeur
• Grand Officier de L’ordre de la Valeur
• Chevalier de l’ordre National du Mérite Français
• Grand Cordon du Nil (Première Classe) de la République Arabe d’Egypte
• Grand Cordon de L’ordre d’ouissam Alaouite du Royaume du Maroc
• Grand Commandeur de l’ordre Olympique
Par RSA
Discussion à propos du post