La question autrefois taboue revient désormais de façons récurrentes dans les débats politiques, notamment au RHDP, à quelque douze mois de la prochaine élection présidentielle. Qui pour succéder au président Alassane Ouattara en cas de non candidature à la présidentielle d’octobre 2025?
À l’approche de l’élection présidentielle de 2025 en Côte d’Ivoire, la question de la succession d’Alassane Ouattara suscite de plus en plus d’intérêt au sein du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP).
Sur ce sujet, Basile Gouali, cadre du parti et coordonnateur régionale adjoint dans le Haut Sassandra semble avoir sa petite idée. Pour le transfuge du PDCI-RDA, qui a brisé le silence sur cette délicate question dans un entretien accordé à l’Inter, il a suggéré que Téné Birahima Ouattara, frère cadet de l’actuel chef de l’État et ministre de la Défense, pourrait être un candidat de choix en cas de retrait du président.
« Si le président Ouattara refusait la proposition du RHDP d’être candidat en 2025, nous lui demandons en outre de nous proposer le ministre d’État Téné Birahima Ouattara pour assumer les fonctions présidentielles », a-t-il déclaré. Gouali estime que Téné Birahima, surnommé « Photocopie » pour sa ressemblance physique avec le président, possède le profil idéal grâce à son expérience et son rôle stratégique à la tête du ministère de la Défense.
Selon Gouali, Téné Birahima se distingue par sa discrétion et sa gestion de la Défense, secteur clé pour la stabilité du pays : « Il n’est pas dans le folklore. Il gère un pilier essentiel de notre pays, la Défense. C’est un hommage rendu à nos forces armées qui ont œuvré pour la paix en Côte d’Ivoire, malgré les tensions régionales », a-t-il justifié.
Gouali souligne également l’expérience de Téné Birahima dans les affaires gouvernementales et à proximité avec le président Ouattara. « Il connaît bien les rouages du gouvernement et une relation étroite avec le président, ce qui faciliterait la continuité des projets en cours », a-t-il ajouté.
Néanmoins, bien qu’il défende cette option, Gouali reste ouvert à d’autres candidats au sein du RHDP, reconnaissant que plusieurs cadres compétents pourraient aussi prétendre à la présidence : « Le choix du ministre Téné Birahima est une proposition parmi d’autres. Le président pourrait choisir une autre personnalité, car nous avons des cadres qualifiés pour diriger ce pays », a-t-il conclu.
Les raisons de ce choix
L’ombre de celui que l’on surnomme « Photocopie » plane au-dessus du Premier ministre. Le frère cadet est, aujourd’hui, la personne en laquelle Alassane Ouattara a le plus confiance, sans oublier son épouse, Dominique, toujours influente, ainsi que sa nièce Masséré Touré. Cette dernière, épouse du ministre de la Construction, Bruno Koné, est présente en tant que directrice de la communication de la présidence, lors de la plupart des entretiens du chef de l’État. Et elle a son mot à dire dans la stratégie présidentielle.
Ministre des Affaires présidentielles jusqu’en mars 2021, Téné Birahima secondait déjà son frère sur de nombreux dossiers. Il supervisait les services de renseignements, les questions de sécurité et jouait parfois le discret émissaire ou médiateur. Responsable de la Défense depuis le décès d’Hamed Bakayoko, il a vu son pouvoir se renforcer considérablement. « Tout tourne autour de Photocopie. Dès qu’un ministre a un problème, c’est à lui qu’il s’adresse », raconte un membre du gouvernement. D’ordinaire si discret, le voilà désormais exposé. C’est une nouveauté, tant pour le principal intéressé que pour Alassane Ouattara, qui n’aime guère que l’on parle de sa famille, notamment dans les médias.
Présent à la présidence depuis cinq ans, Fidèle Sarassoro devrait, de son côté, voir ses compétences élargies. Il cumule déjà sa fonction de directeur de cabinet avec celle de secrétaire du Conseil national de sécurité (CNS). Il a en charge certains dossiers techniques. Il pourrait être amené à jouer un rôle plus important au sein du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). À la demande d’ADO, il s’est présenté aux élections législatives dans son fief de Sinématiali (Nord), où il a été élu facilement. Une manière pour le président de faire émerger de nouvelles figures en pays sénoufo.
Par Regard Sur l’Afrique
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