« La Banque mondiale et le FMI ne sont pas faits pour nous ». C’est notre phrase du jour. Et elle signée Olusegun Obasanjo, ancien président du Nigeria, en marge de la Foire du commerce intra-africain (IATF). Laquelle s’est tenue du 4 au 10 septembre 2025 dans la capitale algérienne, Alger.
Olusegun Obasanjo, qui a dirigé le Nigeria de 1999 à 2007, estime que les institutions de Bretton Woods (essentiellement la Banque mondiale et le Fonds monétaire internationale) « ne servent pas les intérêts de l’Afrique ».
De ce fait, il appelle les pays africains à réduire leur dépendance envers ces institutions de Bretton Woods. « La Banque mondiale n’est pas faite pour nous, le FMI non plus […] Les pays africains doivent concentrer leurs efforts sur le commerce intra-africain », a-t-il souligné, rapporte dw.com.
D’ailleurs, Djimadoum Mandekor, économiste, ancien directeur à la Banque des Etats d’Afrique centrale et qui a également travaillé à la Commission de l’Union africaine, indique que cette prise de position de l’ancien dirigeant nigérian – qui demeure une voix écoutée sur le continent – reflète une tendance générale en Afrique. « On taxe aussi ces institutions d’être plus au service des pays occidentaux. Ceux qui ont servi à les créer, qui imposent des règles sans apporter les ressources dont ont besoin les économies africaines notamment pour se développer », assure-t-il.
« On taxe aussi ces institutions d’être plus au service des pays occidentaux. Ceux qui ont servi à les créer, qui imposent des règles sans apporter les ressources dont ont besoin les économies africaines notamment pour se développer. »
A la question de savoir quelles sont les missions concrètes de ces institutions financières en Afrique, l’économiste répond : « La Banque mondiale fournit les appuis financiers directement, finance les investissements, mais pas seulement, elle appuie aussi d’autres activités des Etats. Le FMI vient plus pour aider … à rétablir les grands équilibres macroéconomiques. Quand un pays a un problème de balance des paiements, le FMI aussi donc apporte encore une fois des appuis financiers », selon dw.com.
Mais l’ancien chef d’Etat du Nigéria, à l’instar d’autres dirigeants africains, considère que le développement ne va pas se faire, ne s’est pas fait avec l’aide.
Cependant, tout le monde n’est pas d’accord avec cette vision des choses. Comme cet internaute qui pose la question suivante : « … mais que faites-vous des sous qui ont été empruntés ? »
Tout en indiquant que « les ressources extérieures ne peuvent être qu’un appui », Djimadoum Mandekor appelle « … à mettre en place des structures qui utilisent de manière productive ces ressources-là pour développer la santé, l’éducation ».
Nous voulons une UA économique qui marche véritablement. Parce que le tout n’est pas d’avoir des institutions, il faut les faire marcher.
Mais alors, quelle est la solution pour les économies africaines ? L’économiste estime nécessaire pour les pays de se mettre ensemble. Du reste, « c’est ce que les Africains ont essayé de faire depuis les années 60, en créant l’OUA, UA. Nous voulons une UA économique qui marche véritablement. Parce que le tout n’est pas d’avoir des institutions, il faut les faire marcher. L’Union africaine (ex-OUA) avait anticipé depuis les années 2000.
Ses membres s’étaient mis en tête de créer par exemple le Fonds monétaire africain, de créer une Banque africaine d’investissement qui serait différente de la BAD (Banque africaine de développement). Mais il faut qu’à l’intérieur de chaque pays, la plus grande rigueur et la meilleure attention, soient données à valoriser et à mobiliser l’ensemble des ressources qui existent au niveau national », dit-il.
RSA avec lunion
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