Il s’agit du deuxième membre du gouvernement allemand qui se déplace dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, après le passage le samedi 9 avril à Bamako, de la ministre en charge de la Défense, Christine Lambrecht.
La question de l’engagement militaire futur de l’Allemagne au Mali est celle qui préoccupe Berlin après l’annonce, il y a deux mois, du retrait de Barkhane et de la task-force européenne Takuba. Ce pays européen laisse croire qu’il veut mieux comprendre la situation politique et sécuritaire qui prévaut au Mali avant de prendre une quelconque décision.
Le Chef de l’État a reçu la ministre allemande des Affaires étrangères
Le Président de la Transition, SE le Colonel Assimi GOÏTA, Chef de l’État, a accordé une audience, mercredi 13 avril 2022, à une forte délégation venue de la République fédérale d’Allemagne. Elle était conduite par la ministre allemande des Affaires étrangères, Madame Annalena Baerbock. Cette visite d’amitié et de travail avait pour objectif de réitérer l’engagement de l’Allemagne auprès de la République du Mali, notamment sur le volet de la MINUSMA.
« Nous venons d’avoir un entretien avec le président malien de la Transition dans une situation très complexe où de nombreuses crises s’ajoutent dans le pays : le dérèglement climatique, la sécurité alimentaire qui est menacée depuis des années, le changement climatique, l’accès à l’eau, à l’éducation, à la formation », a confié à la presse, la ministre allemande, à sa sortie d’audience.
Selon Madame Baerbock, l’Allemagne ne va pas rompre sa coopération avec le pays, mais mettra plutôt un terme à la mission de formation de l’Union européenne au Mali (EUTM) au profit des Forces armées maliennes. Mais la coopération entre les deux pays se poursuivra sur le volet de la MINUSMA. « Ça fait 60 ans que l’Allemagne et le Mali coopère. L’Allemagne a été le premier pays à reconnaitre l’indépendance du Mali. Nous avons donc une responsabilité particulière pour le bien-être de la population malienne. […] Nous allons continuer à coopérer dans un esprit d’amitié, de partenariat et de façon vraiment étroite », a rassuré la diplomate allemande.
Son homologue malien, Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a apprécié cette démarche de la République fédérale d’Allemagne qui, selon les précisions du diplomate malien, est venue « pour s’informer d’abord de la situation et pour pouvoir faire ensuite des évaluations en vue de prendre un certain nombre de décisions notamment au niveau du gouvernement et du Bundestag ».
Le ministre Diop a réitéré la disponibilité des autorités maliennes de la Transition à travailler avec « l’ensemble de ses partenaires, y compris l’Allemagne, la Russie, la Chine, les États-Unis. L’ensemble de ses partenaires qui souhaitent lui donner la main pour pouvoir travailler avec lui ». S’agissant de la suspension de l’EUTM, le ministre DIOP a indiqué que le Mali a pris note de « la décision qui a été prise » et qu’il la respecte.
Après avoir salué et remercié l’Allemagne pour son amitié depuis les premières ères de l’indépendance du Mali, le Président de la Transition a évoqué sans ambages la complexité de la situation malienne avant de rappeler qu’en ce qui concerne la coopération avec la Russie, Il s’agit d’une coopération d’Etat à Etat.
Avant ses entretiens avec les autorités du pays, Annalena Baerbock a visité la Mission de stabilisation des Nations unies au Mali (Minusma) positionnée à Gao (nord) et qui comprend quelques 1.100 soldats allemands.
De même qu’elle a rencontré les responsables de la mission de formation de l’Union européenne au Mali (EUTM) qui compte également en son sein 328 soldats allemands.
La cheffe de la diplomatie allemande séjournera jusqu’à samedi au Mali avant de se rendre au Niger, pays voisin où seront redéployées les forces militaires internationales de la Takuba.
Par Tinno BANG MBANG
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