Les remboursements de dette absorbent une part importante des budgets nationaux, laissant peu de marge de manœuvre pour investir dans les secteurs clés tels que l’éducation et les infrastructures. Ce phénomène a des conséquences néfastes sur le développement économique et la transition énergétique du continent.
Selon la Banque mondiale, la dette publique en Afrique est passée de 11 % du PIB en 2013 à 53 % en 2020. Cette augmentation rapide est due en partie à la crise économique mondiale de 2008, mais également aux politiques économiques des pays africains qui ont souvent privilégié le recours à l’emprunt pour financer leurs déficits budgétaires.
Cependant, ce recours excessif à l’emprunt a des conséquences néfastes sur le développement économique du continent. Les remboursements de dette absorbent une part importante des budgets nationaux, laissant peu de marge de manœuvre pour investir dans les secteurs clés tels que l’éducation, la santé, les infrastructures et la transition énergétique.
Le cas du Ghana est édifiant. En 2020, le pays a consacré 45 % de son budget à rembourser sa dette, contre seulement 10 % pour l’éducation. Cette priorité accordée au remboursement de la dette a eu des conséquences directes sur la qualité de l’éducation au Ghana, où les écoles manquent de matériels.
La transition énergétique est également touchée par la priorité accordée au remboursement de la dette. Les pays africains ont besoin d’investir massivement dans les énergies renouvelables pour réduire leur dépendance aux énergies fossiles et atténuer les effets du changement climatique. Cependant, les remboursements de dette absorbent une part importante des budgets nationaux, laissant peu de marge de manœuvre pour investir dans les énergies renouvelables.
Le Kenya se distingue par une économie particulièrement résiliente sur le continent, mais la charge financière représentée par le paiement des échéances et des intérêts de ses emprunts absorbe une proportion considérable de ses recettes fiscales, à hauteur de trois quarts. Dans un contexte marqué par une rareté des liquidités et des taux d’intérêt élevés, la situation de Nairobi n’est malheureusement pas un cas unique.
L’Afrique du Sud est édifiant. Le pays a consacré 20 % de son budget à rembourser sa dette, contre seulement 5 % pour les énergies renouvelables. Cette priorité accordée au remboursement de la dette a eu des conséquences sur la transition énergétique du pays, où les énergies renouvelables représentent moins de 10 % de la production d’électricité.
In fine, Il est impératif que les pays africains procèdent à une réévaluation de leurs priorités budgétaires, en accordant une importance primordiale aux investissements stratégiques dans les secteurs clés, plutôt que de privilégier le remboursement de la dette.
Regard Sur l’Afrique Par Darly NGUEMA, Diplômée en Finance | Audit et Pilotage de la performance | Investment banking | Analyste financier | Rédactrice Web.
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