Les attaques militaires de la Russie en Ukraine se révèlent aujourd’hui être une menace pour l’activité Supply Chain globale et contribue à accroitre les niveaux de retard d’approvisionnement dans le monde entier. Les trois premiers mondiaux, l’italo-suisse Mediterranean Shipping Company (MSC), le danois Maersk et le français CMA CGM, ont annoncé le 01 Mars l’interruption de nouvelles réservations (« bookings ») en provenance et à destination des ports russes. L’allemand Hapag Lloyd, numéro 5 mondial, l’avait déjà fait dès jeudi 24 février.
En 2020, la Russie a représenté 1,89 % des exportations et 1,35 % des importations de marchandises mondiales, accueillant seulement 0,9 % des escales de porte-conteneurs. Le pays représente 5,7 % des escales de vracs liquides et 7% des escales de vracs solides, selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced). (https://www.lantenne.com/Guerre-en-Ukraine-la-desserte-conteneurisee-des-ports-russes-mise-en-suspens_a58663.html)
La congestion portuaire reste un facteur important à l’augmentation du fret et à la vigueur du marché dans de nombreux segments du transport maritime. En effet, en raison de la hausse du coût du carburant et des efforts de réacheminement, la capacité du transport maritime par conteneurs est limitée. On peut s’attendre à ce que l’impact de la guerre en Ukraine entraîne une augmentation plus élevée des taux de fret.
Néanmoins, il convient de noter que, jusqu’à présent, les taux de fret mondiaux par conteneur ne semblent pas avoir augmenté, mais ont plutôt continué à baisser légèrement. Cette évolution est davantage liée à une tendance mondiale à l’assouplissement des mesures de confinement en cas de pandémie et à la suppression progressive des plans de relance, ainsi qu’à une lente amélioration de la congestion dans certaines zones portuaires dans le monde.
Toutefois, la pression à la hausse sur les prix pourrait bientôt l’emporter. Pour le commerce régional du pétrole, les recettes des pétroliers Aframax et Suezmax de la mer Noire sont passées d’environ 10 000 dollars par jour le 18 février 2022, à plus de 170 000 dollars par jour le 25 février 2022. les coûts en fret sous-jacents ont augmenté d’environ 400% (https://unctad.org/webflyer/impact-trade-and-development-war-ukraine).
Il faudrait rappeler que la Russie et l’Ukraine fournissent 27% de blé dans le monde dont les 3 premiers consommateurs sont respectivement la Turquie (26%), la Chine (23%) et l’Egypte (22,6%).
En Afrique, on assiste à une complication des approvisionnements des produits comme le blé sanctionné par une flambé des prix. L’Egypte en a importé 13 millions de tonne en 2021.
Enfin de compte, la Supply Chain évolue dans un environnement VUCA (Volatile, Incertain, Complexe et Ambiguë). Si une solution n’est trouvée, il va sans dire que les répercussions sur l’activité économique globale impacteront fortement le pouvoir d’achat des ménages par une hausse de l’inflation.
Une hausse de plus de 400% des coûts et frêts des recettes pétrolières, une crainte pour le monde de la Supply Chain aujourd’hui. En effet, la crise en Ukraine menace l’écosystème du transport maritime global ; les restrictions contre la Russie provoquent aujourd’hui un environnement de plus en plus incertain. L’espace aérien Russe fermé à 36 pays, Certains approvisionnements restent en suspend ou encore interdits de passer par les ports Russes afin d’éviter tout impact négatif.
Regard Sur l’Afrique Par Aristide BOA
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