Dans la journée du jeudi 9 mai, les émissaires du président béninois Patrice Talon se sont rendus en toute hâte en Côte d’Ivoire pour rencontrer le président Ouattara. Les médias n’ont rien divulgué de la teneur des entretiens. Mais rien qu’à suivre ce qui s’est passé dans les heures suivant ces entretiens, on pourrait bien deviner le contenu et l’importance des paroles échangés.
Les États-Unis s’apprêtaient à lancer leur première offensive commando d’envergure contre l’Afrique de l’Ouest avec l’appui de la France. Les trois pays africains visés : le Burkina, le Niger et le Bénin. Selon les médias mainstream, l’offensive s’est déroulée sous le prétexte de libérer quatre otages, prétexte bien facile et presque suranné lorsque l’on cherche à justifier ce genre d’offensive.
Depuis l’extension de la guerre du Sahel vers le Burkina, puis les manœuvres terrestres aériennes d’envergure des Américains et de leurs acolytes de l’OTAN, on s’attendait à une manifestation de force d’envergure. Tout comme le scénario de Tongo Tono au Niger où la mort de soldats US a servi de prétexte pour que l’Amérique plante ses bases dans ce pays extrêmement stratégique, là aussi, les quatre otages ont servi de mobile.
Ils avaient été enlevés au Bénin. Les médias mainstream ne l’ont pas souligné, mais le débarquement des commandos français ont eu lieu depuis la mer. Le front occidental est donc désormais ouvert sur la côte. L’opération commando, impliquant à la fois le Niger, le Bénin, le Burkina et le Mali, a été lancée dans la nuit du jeudi 9 au vendredi 10 mai 2019 par les forces spéciales françaises sous le Commandement unifié des opérations spéciales du Pentagone et avec l’aide logistique de l’AFRICOM.
La zone d’opération se situait dans le nord du Burkina Faso. Mais tout ce branle-bas de combat, venant couronner six ans de présence militaire assidue, des milliers d’heures de vol de reconnaissance, d’opérations d’infiltration, a presque tourné court.
Les quatre otages ont été libérés, mais deux militaires français ont été tués. Quant au nombre de militaires africains ayant péri dans cette opération, personne ne s’y intéresse puisque le sang africain ne vaut pas le sang des Blancs.
D’ailleurs, le guide béninois des deux touristes français kidnappés au Bénin avait été retrouvé assassiné sans susciter une grande émotion. Après tout, ce kidnapping mis en scène au Bénin est destiné à étendre la présence militaire occidentale au pays de Patrice Talon, et l’interprète devait servir d’appât.
Les médias mainstream ne savent, comme toujours, rien sur l’identité des ravisseurs, tous les quatre liquidés, selon ces mêmes sources qui nous bassinent encore les oreilles avec les termes de terroristes, de jihadistes, etc.
La vérité est que le camp atlantiste vient de lancer sa première offensive contre un corridor liant cinq pays du Sahel. Qui leur a résisté ? La réponse reste ouverte, mais il n’empêche que le Pentagone sait très bien qu’au Sahel les sables sont mouvants et parfois mortels.
C’est pourquoi il ne veut plus déployer de forces spéciales dans la région et confie cette mission à des pays alliés comme la France, l’Allemagne, le Canada ou les Pays-Bas.
Par Regardsurlafrique avec Presstv
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