La Russie a indiqué que le siège de l’organisation des nations Unies (ONU) pourrait être déplacé vers un autre lieu que les Etats-Unis. Selon la diplomatie russe cette question est déjà sur la table. A révélé le média Actu Cameroun.
Dans un entretien accordé à la revue Mejdounarodnaïa jizn, publiée ce dimanche, le directeur du département de planification extérieure du ministère russe des Affaires étrangères, Alexeï Drobinine, a indiqué que la question de transfert du siège de l’ONU de New York à un autre endroit est actuellement sur la table compte tenu du non-respect par les États-Unis de leurs engagements en tant que pays hôte.
« Cette question n’est pas vaine. Elle est en effet débattue. À l’époque, quand tous les pays ont consenti à créer le siège des Nations unies à New York, les États-Unis ont pris des engagements de pays hôte et ont conclu un accord en ce sens avec le secrétariat de l’ONU. Mais nous constatons aujourd’hui beaucoup d’exemples confirmant que le pays hôte, les États-Unis, ne respecte pas les clauses de cet accord », a-t-il souligné.
La Russie s’inquiète de n’avoir pas encore de visas pour sa délégation
L’Assemblée générale de l’ONU doit se tenir à New York du 20 au 26 septembre. Moscou assure qu’aucun membre de sa délégation n’a reçu son visa.
Cette situation concerne non seulement la Russie, mais aussi d’autres pays devenus indésirables aux yeux de Washington pour telle ou telle raison, a conclu le diplomate russe.
Selon Alexeï Drobinine, « la Russie fait actuellement face à des difficultés concernant l’octroi de visas aux membres de la délégation russe qui devraient partir à New York afin de prendre part aux événements de l’ONU », alors que les États-Unis se sont engagés à délivrer ces visas sans retard et sans lien à d’autres questions.
Pourront-ils faire le déplacement ? Dans une lettre adressée au secrétaire général de l’ONU, la Russie s’est inquiétée de n’avoir pour l’instant reçu aucun visa des États-Unis pour la venue de sa délégation – menée par le ministre des Affaires étrangères – à l’Assemblée générale de l’ONU, à partir du 20 septembre, selon le texte vu ce vendredi par l’AFP.
« À la date du 1er septembre, aucun des 56 représentants russes (…) n’a reçu de visa d’entrée pour les États-Unis » dans la perspective de la semaine de haut niveau de l’Assemblée générale du 20 au 26 septembre à New York, écrit l’ambassadeur russe auprès de l’ONU, Vassily Nebenzia. « La même situation existe pour les journalistes et les membres d’équipage du vol de notre ministre ».
« C’est d’autant plus inquiétant que, ces derniers mois, les autorités américaines ont refusé sans cesse d’accorder des visas à un certain nombre de délégués russes devant participer à des événements officiels de l’ONU », affirme-t-il, appelant les États-Unis à respecter « leurs obligations légales » et à « accorder rapidement » les visas demandés.
Guterres suit l’affaire de près
Selon un accord datant de 1947 entre les États-Unis et l’ONU, les États-Unis ne doivent pas empêcher le transit vers le siège des Nations unies des représentants des États membres. En février, juste après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les États-Unis avaient annoncé des sanctions contre le président russe Vladimir Poutine et son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, notamment une interdiction d’entrée sur leur territoire.
« Les États-Unis prennent au sérieux leurs obligations en tant que pays hôte de l’ONU », a assuré un porte-parole du Département d’État américain à l’AFP, notant que le processus d’octroi des visas étant confidentiel, il n’était pas possible de commenter sur des cas particuliers.
Vu le nombre important de demandes à traiter chaque année, « pour assurer un traitement dans les temps, nous rappelons sans cesse à la mission russe auprès de l’ONU, et aux autres missions, que les États-Unis doivent recevoir les demandes le plus tôt possible », a-t-il ajouté. « C’est particulièrement important en raison des actions non justifiées de la Russie contre notre ambassade en Russie », qui a limité le personnel et « nos capacités à traiter les demandes de visas », a-t-il insisté.
Une porte-parole du secrétaire général de l’ONU a de son côté indiqué à l’AFP qu’Antonio Guterres était « en contact étroit » avec les États-Unis concernant les règles de l’accord de 1947. Il « travaille en liaison avec la mission sur des cas spécifiques portés à notre attention », a-t-elle ajouté. « C’est ce que nous faisons dans ce cas ».
A Prague, les ministres de l’UE suspendent la facilitation des visas russes
Réunis à Prague, les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont convenu, mercredi, de suspendre intégralement l’accord de facilitation de la délivrance de visas qui existe entre l’UE et la Russie depuis 2007, ont annoncé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell et le ministre tchèque des Affaires étrangères Jan Lipavský.
A l’issue de cette réunion informelle, Josep Borrell a déclaré que la suspension rendrait l’obtention de visas pour les ressortissants russes « plus difficile » et « plus longue ». De son côté, la diplomatie tchèque juge cette mesure insuffisante.
Avant le début des discussions, le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a appelé l’Union européenne à interdire complètement la délivrance de visas touristiques aux ressortissants russes. La fin des visas a également été réclamée par la Pologne, les pays baltes, la Finlande, le Danemark et la République tchèque, tandis que d’autres pays, dont l’Allemagne et la France, s’y sont opposés.
L’accord trouvé à Prague doit encore être approuvé de manière formelle à Bruxelles.
Regard Sur l’Afrique Par la Rédaction
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