« Il devient urgent pour les autorités compétentes de déclarer la vacance de la présidence de la République… », a réclamé Zacharie Myboto lors d’une déclaration face à la presse, tenue dans sa résidence de Libreville, ce samedi 23 février.
« L’absence prolongée du Chef de l’État bloque le fonctionnement régulier des pouvoirs publics… », a longuement insisté l’ancien ministre des Travaux publics. Il a reconnu, dès l’entame de son discours, avoir appartenu au système Bongo-PDG. Mais il a aussi souligné son opposition à ce régime. Pour lui, le Gabon ne fonctionne plus : « le constat à ce sujet est manifeste, avec le manque de réunions du conseil des ministres, instance de décision du pouvoir exécutif, sous l’autorité du président de la République et bien d’autres activités… ».
L’ex-hiérarque du Parti Démocratique Gabonais estime que la République ne peut pas « s’accommoder de cet état de faits voulu et imposer par les tenants du pouvoir ». Il considère que les difficultés d’Ali Bongo de continuer à diriger le pays sont évidentes et qu’il est urgent que le Gouvernement, le Parlement et la Cour constitutionnelle déclarent la vacance du pouvoir en appliquant l’article 13 de la constitution.
Estimant que son pays se trouve dans une « véritable nébuleuse », Zacharie Myboto a pris la parole en tant que citoyen soucieux de l’avenir de la nation gabonaise. En citant la constitution dans son article 8, l’ancien proche collaborateur du défunt Omar Bongo Ondimba a d’abord rappelé que « seul le président de la République, et lui seul, dirige le Gabon ». À partir de cette disposition, nulle autre personne, quel que soit son rang, n’a les prérogatives du Chef de l’État : « ni le vice-président, ni le Premier ministre, ni le président de la Cour constitutionnelle… ». Autrement dit, il pense que certains hauts fonctionnaires se sont appropriés des parcelles de pouvoir pour prendre des décisions depuis l’indisponibilité d’Ali Bongo Ondimba.
Le dangereux jeu de la France et du Maroc…
Dans son discours, il indexe clairement ces deux pays. Pour lui, un jeu de dupe soutenu par Paris et Rabat est actuellement déroulé par les dirigeants. Ceux qui se substituent au président de la République sont « soutenus par la France et le Maroc », pense-t-il, tout en précisant que la « confusion qui règne au sommet de l’État » découle de cette usurpation des pouvoirs présidentiels.
Toutefois, Zacharie Myboto a rappelé que le Gabon et ces deux pays entretiennent une vieille collaboration dont les règles doivent demeurer les mêmes : « pour nous, cette coopération doit essentiellement s’asseoir sur le respect réciproque et strict des peuples de ces pays, ainsi que de l’intérêt supérieur de chaque pays, car les hommes passent, les États eux, demeurent ».
Depuis le 24 octobre 2018, le président gabonais est absent de son pays. Une épaisse opacité règne autour de son état de santé. Les dernières images de lui, prises au Maroc, lors de la prestation de serment de la ministre de la défense, ne semblent pas avoir convaincu l’opinion.
Par Regardsurlafrique avec gabonews – GMN
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