Les USA pas en campagne contre Déby Itno
La politique de l’administration US face aux États qu’elle qualifie d’en voie de développement est un parcours en dent de scie. Un jour elle appelle au dialogue, le jour d’après elle les menace. Il en va de même par exemple du Tchad.
Alors qu’il y a dix jours l’ambassadeur US appelait Njamena à respecter les droits de l’homme au risque de susciter l’ire et la réaction des autorités tchadiennes, les États-Unis viennent de saluer les efforts du Tchad dans la lutte contre la traite humaine.
Cette politique en dents de scie est faite pour permettre aux Américains d’assommer l’adversaire le rendre confus et surtout incapable de réagir. Au grand mépris de cette politique américaine, le Tchad continue à renforcer la participation chinoise dans son secteur énergétique.
Le ministre de l’Énergie et du Pétrole, Mahamat Hamid Koua, représentant le chef de l’État a inauguré officiellement vendredi, à Daniela, localité située à 70 km de Bousso, dans la province du Chari-Baguirmi, une nouvelle vanne de pétrole construite par l’entreprise CNPC. Le président de la République, qui devait initialement prendre part à la cérémonie, s’est absenté suite à un « agenda chargé ». Certains y ont vu le reflet du souhait présidentiel de ne pas froisser « les amis occidentaux ».
La cérémonie a eu lieu en présence de nombreux officiels, dont le gouverneur de la province du Chari-Baguirmi, le vice-président de l’entreprise China National Petroleum Corporation (CNPC), Hou Qijun, le directeur de la Société des hydrocarbures du Tchad, l’Ambassadeur de Chine au Tchad, des membres du gouvernement, du cabinet présidentiel et le président du Conseil national du patronat tchadien.
Le nouveau champ qui exploite trois vannes à savoir Daniela, Rafia et Tania, représente 48 % de la production de la CNPC. Son exploitation permettra de renforcer la production électrique et la disponibilité de carburant.
Ce n’est pas un sujet qui pourrait laisser indifférent et les Américains et les Français. D’où sans doute cet article du Monde qui incite en termes à peine voilés à une révolution version soudanaise au Tchad. L’article : « Pour en avoir bénéficié en tant que chef rebelle en 1990 et avoir failli en être la victime en 2006 puis en 2008, Idriss Déby sait que les vents qui amènent le changement dans son pays se lèvent souvent à l’est. Inutile donc de rechercher à la télévision nationale tchadienne un sujet sur l’actualité soudanaise.
Les mois de révolte populaire comme la répression qui s’est abattue sur Khartoum demeurent au Tchad des angles morts. À savoir qu’une déstabilisation au Soudan provoquerait une déstabilisation dans la région, et c’est exactement ce que les présidents africains des pays limitrophes tentent d’éviter… »
La France est-elle sur le point de menacer le Tchad ? Peut-être pas, mais elle tourne la vis de temps à autre pour anticiper toute éventuelle opposition tchadienne, pour le grand bonheur de Déby. Aujourd’hui, il parle de la perspective d’une révolution à la soudanaise. C’est dur de n’avoir que des yeux rivés vers tel ou tel allié occidental, quand on a l’ambition de préserver son indépendance.
Par Regardsurlafrique avec Prestv
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