Le président Bah N’Daw et le Premier ministre Moctar Ouane ont annoncé leur démission, mercredi 26 mai en début d’après-midi. La délégation de la troïka – composée des représentants de la Cédéao, de l’Union africaine et de l’ONU – était à Kati, où se trouvaient les deux dirigeants maliens depuis leur arrestation, le lundi 24 mai.
Ils ont démissionné après leur arrestation lundi par les militaires dans ce qui s’apparente à un deuxième coup d’Etat en neuf mois, a-t-on appris mercredi de sources militaire et diplomatique.
Le président Bah Ndaw et son Premier ministre Moctar Ouane ont démissionné en présence de la mission de diplomates venus les voir à la base militaire de Kati, à une quinzaine de kilomètres de Bamako, a dit Baba Cissé, conseiller spécial du colonel Assimi Goïta, à l’origine de ce coup de force aux conséquences imprévisibles.
En réalité, ils ont démissionné avant l’arrivée de la mission à Kati, lieu de leur rétention, a dit à des journalistes sous le couvert de l’anonymat un membre de la délégation constituée de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest(CEDEAO), de l’Union africaine (UA) et de la mission de l’Onu dans le pays (Minusma) conduite par le médiateur de la Cédéao, Goodluck Jonathan. La délégation s’est ensuite rendue dans les bureaux du colonel Goïta, vice-président de la transition, qu’ils avaient déjà vu la veille au soir. « On a revu le vice-président pour lui dire notre désaccord », a déclaré le même membre de la délégation.
Coup de tonnerre
Ces démissions, dont on ignore les conditions mais qui figuraient parmi les multiples scénarios possibles depuis le coup de tonnerre de lundi, maintiennent une inconnue totale sur la suite des événements dans ce pays crucial pour la stabilité du Sahel, plongé depuis des années dans une inextricable crise polymorphe.
Assimi Goïta prendra la présidence
Peu avant la fin de la réunion, l’information de la démission des deux dirigeants captifs avait été divulguée, confirmée par des collaborateurs de la junte. Selon la même source diplomatique, le chef de la junte et vice-président actuel Assimi Goïta a exposé son plan pour la suite : c’est lui qui prendra la présidence de la transition, le poste de vice-président restant vacant. Quant au poste de Premier ministre, pas de détails, mais on sait que les consultations avaient commencé dès lundi, auprès du mouvement M5 notamment.
Les diplomates sont à l’œuvre quant à la réponse à apporter aux agissements des colonels, plus que jamais sous haute pression internationale et exposés à des sanctions. Le Conseil de sécurité de l’ONU devrait se réunir à huis clos à 19h GMT.
Si la médiation ouest-africaine n’aboutit pas, « nous prendrons des sanctions contre tous ceux qui empêchent le processus de transition de se développer », a prévenu le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, dont le pays engage environ 5 000 soldats au Sahel et a demandé la réunion du Conseil de sécurité avec quelques pays comme le Niger, voisin du Mali. Ces sanctions ne seront pas seulement le fait de la France, mais aussi des « Etats africains, (de) l’ensemble des acteurs », a-t-il assuré.
Quant aux désormais ex-président et ex-Premier ministre, ils devraient être libérés d’ici à la fin de la journée, ainsi que les autres personnes qui étaient retenues avec eux.
Par RSA
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