Cassava Technologies, entreprise du milliardaire zimbabwéen Strive Masiyiwa, s’associe à Nvidia pour construire la première usine d’intelligence artificielle en Afrique. Ce projet, estimé à 100 millions de dollars, vise à doter le continent d’une infrastructure de pointe.
Prévue pour juin 2025 en Afrique du Sud, l’usine ultramoderne de Strive Masiyiwa, l’homme le plus riche du Zimbabwe, sera équipée de la technologie d’IA de NVIDIA et fournira aux entreprises, aux gouvernements et aux chercheurs des capacités informatiques de classe mondiale. Le projet s’annonce décisif dans le progrès technologique du continent.
Le Sommet mondial de l’IA en Afrique, qui s’est ouvert le 3 avril à Kigali, s’est avéré plus intéressant que prévu. L’événement doit cela à une annonce tant attendu : le continent entre enfin dans la course à l’IA.
À partir de juin, l’Afrique du Sud accueillera les premiers supercalculateurs de la marque, avant leur déploiement en Égypte, au Kenya, au Maroc et au Nigéria.
L’un des principaux obstacles à l’essor de l’IA en Afrique reste le manque de puissance de calcul. Actuellement, seuls 5 % des chercheurs et développeurs africains ont accès aux ressources nécessaires pour faire tourner leurs modèles.
Faute de mieux, ils doivent se tourner vers des solutions cloud coûteuses, hébergées à l’étranger. Ou pire, ils seront obligés de multiplier les heures (voire les jours) d’attente pour exécuter des tâches qui, ailleurs, prendraient quelques minutes.
L’initiative de Cassava Technologies pourrait toutefois changer la donne. En intégrant des GPU Nvidia dans ses centres de données, la startup compte offrir aux startups, chercheurs et entreprises africaines une infrastructure digne des géants de la Silicon Valley.
Désormais, il sera possible d’entraîner des modèles d’IA localement, sans avoir à débourser des sommes astronomiques ou à subir des délais frustrants.
Selon Celina Lee, PDG de Zindi, une communauté de développeurs d’IA en Afrique, cette avancée pourrait démocratiser l’accès aux technologies d’IA. Mieux encore, elle pourrait donner naissance à des solutions adaptées aux réalités locales, notamment dans l’agriculture, la santé et la finance.
Outre l’accessibilité, cette usine d’IA de l’Afrique pourrait répondre à un autre problème. Lequel ? La sous-représentation de l’Afrique dans les bases de données d’entraînement à l’IA.
Actuellement, de nombreux modèles d’IA peinent à reconnaître les langues africaines et encore moins à traiter les requêtes écrites avec. Pas la même précision que celles des populations majoritaires en Occident, en tout cas.
Alors, grâce à cette nouvelle infrastructure, les chercheurs africains auront enfin les moyens de constituer des ensembles de données qui reflètent réellement la diversité du continent.
Bien sûr, des défis subsistent. L’accès à une électricité stable, par exemple, reste un casse-tête dans plusieurs pays africains. Et même avec des GPU performants, les consommateurs finaux peinent encore à exécuter des modèles d’IA sur des appareils souvent obsolètes.
Mais comme le souligne Alex Tsado, fondateur d’Alliance4AI, cette initiative marque un tournant. Pour la première fois, un acteur africain majeur investit massivement dans l’avenir technologique du continent. Et avec lui, d’autres pourraient suivre.
RSA avec Sources
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