«Challenge One», premier satellite 100% maghrébin. La Tunisie est le premier pays du Maghreb et le sixième d’Afrique à fabriquer localement son propre satellite. «Challenge One», lancé dans l’espace le 22 mars, offre de nouvelles perspectives pour les jeunes ingénieurs tunisiens.
L’entreprise tunisienne de télécommunication Telnet Holding et l’agence spatiale russe Roscosmos ont réussi, lundi 22 mars, à 7h07, le lancement de Challenger One, le premier satellite du pays entièrement fabriqué localement.
Transporté par un lanceur russe Soyouz-2 depuis la base de Baïkonour (Kazakhstan) – avec trente-sept autres satellites étrangers -, il aura demandé trois ans de recherche à des jeunes ingénieurs locaux, encadrés par quelques experts tunisiens travaillant à l’étranger, pour un investissement d’environ 1 M€, financé par la Tunisie.
Prévu initialement pour décoller le samedi 20 mars, date du 65e anniversaire de l’indépendance tunisienne, Challenger One a dû patienter quelques heures, en attendant de meilleures conditions climatiques.
La Tunisie est le sixième État africain à fabriquer son propre satellite et le premier du Maghreb. L’Algérie a déjà lancé six engins d’observation développés par des groupes étrangers et prépare son projet de satellite 100 % algérien « ALSA3 ». Le Maroc a lui procéder au lancement de deux satellites d’observation de la Terre, avec le consortium franco-italien Thales Alenia Space et le groupe européen Airbus.
«Challenge One», destiné à l’internet des objets (l’écosystème des objets connectés), a été construit par une équipe du groupe de télécommunications tunisien TelNet, dont la plupart des ingénieurs, formés localement, ont entre 25 et 30 ans. «C’est une fierté d’avoir participé à ce projet, travailler dans le secteur aéronautique ou aérospatial est un rêve», a déclaré à l’AFP Khalil Chiha, 27 ans, formé à l’école nationale d’électronique de Sfax (centre).
Mis en orbite à 500 km, Challenger One est destiné à transmettre les données des objets connectés (internet des objets connectés -idO ou IoT en anglais). Il est équipé de thermomètres ou capteurs de pollution, de puces de localisation et de senseurs d’humidité. Les données de ces appareils seront accessibles en temps réel, même dans une zone ne bénéficiant pas de couverture internet. Sa mission va durer de cinq à sept ans.
Challenger One disposera d’une capacité de transmission de 250 kb/s. Il marque le début d’une future constellation de plus de vingt satellites unités que Telnet prévoit de lancer d’ici trois ans en partenariat avec d’autres pays africains et arabes.
Le président tunisien Kaïs Saïed a dévoilé avoir « présenté une proposition au cosmodrome de Baïkonour pour envoyer une Tunisienne à la station spatiale ISS. (…) Elle sera la première femme arabe à visiter la station ».
RSA avec Presstv
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