La France a été informée de la « libération imminente » du militant politique Ramy Shaath, détenu en Egypte depuis plus de deux ans, a annoncé mardi le ministère français des Affaires étrangères. Une source judiciaire en Egypte a fait état lundi soir de sa libération, mais les proches du militant égypto-palestinien, figure de la révolution égyptienne de 2011, étaient toujours dans l’attente mardi d’une confirmation.
« Les autorités égyptiennes nous ont informés hier de la libération imminente de Ramy Shaath, dont nous continuons de suivre la situation avec la plus grande attention », a déclaré la porte-parole de la diplomatie française, Anne-Claire Legendre, sans plus de précisions.
Ramy Shaath, coordinateur en Egypte du mouvement Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS, prônant le boycott d’Israël dans la lutte contre l’occupation des Territoires palestiniens), est détenu depuis juillet 2019 pour « troubles contre l’Etat ».
Son épouse française, Céline Lebrun, avait elle été expulsée vers Paris au moment de son arrestation.
« Rami Shaath a été libéré par le parquet général lundi soir », a affirmé lundi soir la source judiciaire à l’AFP.
En décembre, cinq organisations de défense des droits humains avaient interpellé le président français Emmanuel Macron sur le sort de ce militant, fils du dirigeant politique palestinien Nabil Shaath. Un an plus tôt, au cours d’une visite à Paris du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi le 7 décembre 2020, M. Macron avait affirmé s’être entretenu avec lui de « cas individuels », dont celui de Ramy Shaath.
L’Égypte compte plus de 60.000 détenus d’opinion, selon des ONG. Les Etats-Unis estiment que le pays viole les droits humains dans tous les domaines et ont en conséquence gelé 10% de leur aide.
Incarcéré au Caire en juillet 2019, ce militant historique de la révolution de 2011 est sorti de prison lundi 3 janvier. Il est désormais contraint de quitter le territoire.
Détenu depuis plus de deux ans, l’Égyptien Ramy Shaath, 50 ans, est sorti des geôles d’Abdel Fattah Al Sissi lundi 3 janvier. Ramy compte parmi les militants historiques de la révolution égyptienne de 2011. Il est aussi le coordinateur, dans ce pays, du mouvement Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS), lancé par la société civile palestinienne contre l’occupation israélienne.
Accusé de fomenter « des troubles contre l’État », il avait été incarcéré le 5 juillet 2019 à la prison de Tora, au Caire. Son épouse française a été expulsée d’Égypte au moment de son arrestation. Il est désormais contraint de quitter le territoire, condition implicite pour sa libération arrachée sous pression de la mobilisation d’organisations de défense des droits humains. En juin dernier, des parlementaires français avaient adressé un courrier en sa faveur au président égyptien.
Trois mois auparavant, en mars 2021, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU avait été saisi par 31 États au sujet de l’arbitraire dont sont victimes, en Égypte, de nombreuses personnes pour leurs idées et leurs prises de position politiques. Les ONG chiffrent à 60 000 les détenus d’opinion sous la chape de plomb scellée par le maréchal au pouvoir.
« L’Égypte me manque, mais la dictature pas du tout », a déclaré de son côté l’écrivain Alaa El Aswany, interviewé par RFI. Exilé aux États-Unis, l’auteur de l’Immeuble Yacoubian a ajouté : « La France de la culture, des droits de l’homme, de la démocratie que j’aime est plus grande que cette France qui arme les dictateurs du monde entier… », dont Abdel Fattah Al Sissi.
Par Regard Sur l’Afrique par Nadjib Touaibia
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