Extraits de l’interview du Président Russe Vladimir Poutine accordée à Christian Malard sur France 3, il y a presque dix-sept ans, le 7 mai 2005. Dans cet entretien, le président russe se voulait conciliant et rassurant. Il évoquait sa volonté de coopération et sa collaboration avec l’Union Européenne. Mais surtout il expliquait ses craintes sur l’élargissement de l’Otan.
« Il est absolument hors de question, pour nous Russes, que l’Europe soit à nouveau divisée! »
Dans cet entretien, le président russe se voulait conciliant et rassurant. Après être revenu sur les accusations concernant son autoritarisme, il évoquait sa volonté de coopération et sa collaboration avec l’Union Européenne. Mais surtout il expliquait ses craintes sur l’élargissement de l’Otan à d’autres pays du bloc de l’Est, particulièrement à l’Ukraine. A l’époque, il précisait que l’influence de l’Otan sur l’Ukraine et la Géorgie ne l’indisposait pas, tout en précisant qu’en revanche, «tout élargissement de l’Otan n’améliorerait pas la sécurité du monde ».
Il se montrait rassurant cependant : « Cela dit, si d’autres républiques de l’ex-URSS adhérent à l’Otan, nous respecterons leur choix. C’est leur droit souverain en matière de défense. » Mais il ajoutait un bémol concernant l’Ukraine : « Certains problèmes pourraient surgir en matière de coopération militaire avec l’Ukraine, qui est énorme ».
Cet élargissement l’inquiétait et il mettait en garde : « S’il devait y avoir une présence militaire de l’Otan en Ukraine, je n’y maintiendrai plus nos technologies de pointe et nos armements sensibles ». En ajoutant : « L’Ukraine pourrait avoir des problèmes, je le dis franchement. » Tout en finissant sur une note positive, déclarant vouloir tourner la page de la guerre froide et aspirer « à la concorde et à la compréhension ».
Il faut aujourd’hui comprendre les erreurs commises depuis 17 ans, traiter les causes profondes de cette guerre en Ukraine pour garantir une paix durable en Europe, de l’Atlantique à l’Oural.
Il est particulièrement choquant d’entendre les Américains nous dire qu’ils avaient prévenu d’une attaque imminente de la Russie en Ukraine. Poussés à la négociation par le Kremlin, qui massait 200.000 hommes à la frontière ukrainienne, les Américains ont toujours refusé un projet de neutralisation de l’Ukraine couplé d’un plan de désarmement. Le président Macron n’avait aucune marge de manœuvre lorsqu’il s’est rendu à Moscou le 7 février dernier. Pire, les discours menaçants de notre diplomatie ont envoyé, à Moscou, des signaux contraires à une réelle volonté d’accord, annihilant ainsi toute réelle volonté de conciliation.
Echec sur toute la ligne : la réaction du Kremlin et l’invasion de l’Ukraine sont condamnées unanimement. L’Ukraine, en guerre depuis 8 ans, aurait déjà perdu 14.000 des siens et subit maintenant l’invasion de son pays. Nous, Européens et Russes allons sévèrement pâtir des sanctions.
Il faut négocier un accord de paix au plus vite. Mais nos dirigeants qui ont échoué à la maintenir sont-ils sérieusement crédibles pour l’obtenir?
Regard Sur l’Afrique Par Sabine Chaugny
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