La fonction de chef traditionnel chez les Bamilékés se caractérise de la façon suivante. Dans un groupement donné de la province de l’Ouest au Cameroun, le « fo » (roi ou chef supérieur) a des pouvoirs assez étendus au plan mystico-religieux et administratif. Le « fo » est le symbole de l’unité et de la force du peuple.
Mais au plan de la communication avec les ancêtres et Dieu, c’est presque toujours le Conseil suprême de notables (le Conseil des neuf) qui en a la prérogative ; avec à la clef, le rôle proéminent du dignitaire qui accède au Néfam, le panthéon des défunts chefs de la dynastie.
Les chefs bamiléké sont généralement désignés par le nom de Namtchema (lion), ou autres noms de louange tels que « mbelong » ou autres, « ô dze », « din toue gouon », etc., ou même par des entités totémiques qu’ils possèdent. En général, les « fo » jouissent de pouvoirs temporels et spirituels après leur séjour d’initiation de neuf semaines dans la case initiatique, le Lâ’kam. Dans le langage traditionnel, le chef ne meurt pas ; il retourne au royaume de ses ancêtres. Par ailleurs, il est le maître de la terre, à condition de préserver le droit d’usage à tous.
Du fait du grand respect qui lui est voué, le « fo » est en principe celui auquel sont destinés gros gibiers (buffles, phacochères, félins…), peaux de félins, statues d’envergure, tabourets multipodes ou sertis de pièces d’argent, défenses d’éléphants, dents de rhinocéros et de lion, etc.
Dans la société bamiléké, le roi est considéré « invraisemblablement » comme le plus fort à tous égards dans la communauté ; et à ce titre, la plupart des sorciers, magiciens, médiums, devins guérisseurs partagent avec lui leurs puissances pendant son séjour au Lâ’kam, tout en volant à son secours si besoin.
Batoufam (Tswefap en langue locale) est un village de l’ouest Cameroun, en pays Bamiléké. C’est aussi le siège d’une chefferie traditionnelle de 2e degré.
Bienvenue à la chefferie Batoufam!
Publiée par La'akam Actu magazine sur Lundi 6 avril 2020
La chefferie Batoufam est un domaine en pays Bamiléké, de plusieurs hectares où réside le chef-supérieur, roi des peuples Batoufam, ses épouses et quelques enfants en bas âges.
Outre la forêt royale, la chefferie abrite un ensemble de cases, une cours ou place royale et des bâtiments plus ou moins imposants qui constituent le(s) palais; typiques de l’agencement d’une chefferie bamiléké.
Batoufam, Tswefap en langue locale, se situe dans le département du Koung-Khi (ouest du Cameroun). La chefferie fut fondée par Nankam, chasseur et membre d’un groupe Tikar, les Blebles, venus du Plateau de l’Adamaoua. Sa case était construite à Bandrefam, en Haut de Fam (Tou-Fam). Plus tard, Nankam s’installe dans la forêt de Lekwa avec son entourage appelé « Peh Tou-fam » (gens de Tou-Fam). En y adjoignant « Ba », qui signifie village, on obtient Batoufam.
Lors de la 3ème dynastie, le chef Lekouelieu, petit fils de Nankam, attire la population des villages voisins avec ses produits de chasse. Il conquiert la chefferie de Nzick-Sa et y installe son palais (actuelle Chefferie Batoufam).
Chez les Batoufam une semaine compte huit jours dont chacun a des activités qui lui sont réservées : « Ndze-Ndze » est la journée de repos général, pas d’activités agricoles, « Tossag » est le jour du marché etc… Chaque famille possède un site sacré où des sacrifices sont faits aux dieux.
La société Batoufam est très structurée. Il existent 17 sociétés traditionnelles pour les hommes et quatre pour les femmes dont le Ghui qui regroupe les femmes étrangères non autochtones du village Batoufam. Les sociétés traditionnelles des femmes sont caractérisées par des danses spécifiques organisées pour des occasions de naissances, mariages, funérailles, ou des fêtes nationales. Pour les hommes, les danses les plus importantes sont le Medjong (danse de guerre) et le « Nzouk », danse rituelle organisée lorsque le nouveau chef a accomplit ses 9 semaines d’initiation au La’Kam avant son intronisation. Cette danse rituelle est aussi organisée lorsque les prêtres du village le recommandent pour apaiser les dieux et les ancêtres afin qu’ils bénissent le village.
Comment y accéder :
L’accès de cette chefferie est l’un des plus faciles puisqu’il se situe sur la N4 à mi distance entre Bangangté et Bandjoun. Un panneau indique clairement la direction de la chefferie. ensuite il faut prendre une route bitumée en bon état qui se termine à l’entrée de la chefferie.
Le Palais des Rois Batoufam est un édifice relativement moderne. Toute la chefferie est un musée parmi les mieux agencés et les plus visités du pays Bamiléké.
Il existe un ancien palais et un nouveau palais. Le palais propose l’histoire des 14 rois et la généalogie des Batoufam. Il a été construit au xixe siècle.Le Palais est un édifice complexe érigé sous forme de labyrinthe avec des portes basses. Il possède une forge modèle, des cours et cases de passages pour visiteurs.
Batoufam, Tswefap en langue locale, se situe dans le département du Koung-Khi (ouest du Cameroun). La chefferie fut…
Publiée par Je Suis Bamiléké sur Dimanche 29 novembre 2020
Portes Basses
Les bâtiments possèdent des portes basses aux cadres sculptés sur des lourdes poutres en bois. Les symboles sculptés racontent chacune une histoire. Le domaine royal possède des cases, des palais et des forêts sacrées.
Cases de Passages
Pour offrir l’hospitalité à ses hôtes, le chef a fait emménager les cases des filles en chambres d’hôtes modernes. Les bâtiments sont meublés en bambou. C’est le bâtiment royal de la chefferie. Le roi y rencontre encore les notables, garants de la tradition, et reçoit les requêtes des habitants de la ville.
Le palais de Batoufam se visite. Il fait partie des chefferies modèles du pays Bamiléké de part son offre en logements de passage. L’architecture est inspirée du style en labyrinthe du premier chef et créateur du groupement Batoufam.
Par Regard Sur l’Afrique
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